Confronté à l’incohérence monumentale de son parti qui avait bâti sa campagne électorale sur l’hostilité envers Qalb Tounes, avant de se mettre à carrément exiger sa participation au gouvernement, le dirigeant au sein d’Ennahdha, Samir Dilou, n’a pas vraiment fait preuve de créativité pour expliquer ce retournement…
«On a changé de position. Que voulez-vous que je vous dise de plus ? Qu’on avait tort lors de la compagne électorale lorsqu’on a dit qu’il s’agissait d’un parti corrompu ? En effet, on avait tort», a déclaré M. Dilou lors de son passage à la radio IFM, aujourd’hui, lundi 17 février 2020.
Décidément, les Nahdhaouis ne se compliquent pas la vie : lors des campagnes électorales, ils disent à leurs bases ce que ces dernières souhaiteraient entendre, et lorsque les choses sérieuses commencent, ils font simplement ce que bon leur semble.
Après tout, pourquoi ils changeraient cette stratégie gagnante alors qu’ils n’ont même pas besoin de se justifier par la suite auprès de leurs électeurs ? Il leur suffit, en effet, de leur dire qu’ils s’étaient trompés. Peu importe l’ampleur l’erreur et peu importe ses raisons, le fan club du mouvement islamiste finira de toute façon par tout gober. Et plus grosses sont les vipères, plus elles sont avalées par les électeurs d’Ennahdha. Les islamistes ne votent pas avec la raison, mais avec l’esprit de horde ou de meute.
La fidélité des électeurs du parti islamiste malgré le manque de respect régulier et continuel que leur réserve ses dirigeants peut, par ailleurs, faire l’objet d’une étude socio-psychologique.
C. B. Y.
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