La hausse du taux directeur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) n’a pas impulsé l’investissement, en berne depuis 2011, au contraire, elle a réduit l’attractivité de l’économie tunisienne en comparaison avec les économies des pays concurrents.
Par Amine Ben Gamra *
La Banque centrale de la Tunisie (BCT) doit impérativement baisser le taux directeur pour relancer l’économie, avec un taux directeur de 7,75%, on ne peut espérer attirer des nouveaux investissements surtout étrangers. Ce taux est de 2,25% au Maroc, de 2,5% au Sénégal de 3,5% en Algérie, de 1,75% au Etats-Unis et de -0,57% en Europe. Comment attirer les investisseurs internationaux quand les banques marocaines ou sénégalaises prêtent à des taux beaucoup moins chers que ceux de la Tunisie ?
La hausse infernale du taux directeur
Cette hausse infernale du taux directeur fait suite à la politique monétaire restrictive de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de la Tunisie.
Evolution des taux d’intérêts (en %) :
Source : BCT.
Evolution du taux d’investissement, de l’épargne et de l’endettement extérieur :
Source : BCT.
Il en ressort un faible niveau de l’investissement pour une longue période depuis 2011 et une baisse de l’attractivité de l’économie tunisienne. Le taux d’investissement passe de 24,6% en 2010 à 18,5 en 2018 et demeurerait sous la barre de 19% jusqu’en 2020.
Il faut baisser le taux directeur pour réduire le taux d’intérêt sur le marché monétaire, lequel constitue le taux de référence pour l’octroi de crédits de financement de l’économie et partant l’allègement des charges financières des entreprises et leur incitation à obtenir de nouveaux crédits pour développer leurs productions et créer de nouveaux projets. Ainsi seulement on peut remettre le pays au travail, restaurer la confiance du secteur privé et contribuer à la relance de l’activité économique.
Encourager les projets destinés à l’exportation
Cette baisse du taux directeur doit être accompagnée par des mesures pour que les crédits octroyés soient affectés aux projets destinés à l’exportation capables d’équilibrer la balance commerciale et non aux consommateurs attirés par les crédits faciles qui se jetteront sur les produits importés.
En ce qui concerne l’éventuel risque de l’inflation, il est plus important, dans l’attente d’une amélioration du taux de croissance, de faire face et de trouver des solutions à la récession économique que de lutter contre l’inflation.
* Expert comptable.
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