C’est devenu, hélas, une tradition. Chaque fois qu’une sécheresse pointe à l’horizon, à partir du mois de janvier, le gouvernement panique et recourt à divers sortilèges pour masquer son incompétence et sa mauvaise gestion du secteur de l’eau.
Ainsi, le ministère des Affaires religieuses et ses 6000 prédicateurs ont été sollicités, à deux reprises, le 29 janvier et le 21 février 2020 pour organiser dans tout le pays la «Salat Al-Istisqa» (prière de la pluie).
Pis, des apprentis-sorciers se sont invités dans les médias pour offrir leurs services et se prévaloir de dons surnaturels. C’est le cas de la controversée femme d’affaires, Dhouha Haddad qui a déclaré, le 24 février, sur les ondes de la radio privée IFM qu’elle peut provoquer des précipitations dans tout le pays en faisant égorger deux vaches rouges voire des inondations en sacrifiant huit vaches de la même couleur. Sans commentaire.
Quant à la Société tunisienne d’exploitation et de distribution de l’eau (Sonede) et sa tutelle, le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la Pêche, fidèles à leur sinistre habitude de programmer, dès le mois de janvier, les coupures d’eau en été, que ce soit en période d’abondance ou de pénurie pluviométrique, ils ont appelé, dans un communiqué publié le 18 février, à la rationalisation de la consommation d’eau, particulièrement dans les établissements publics. Une manière de donner rendez-vous à ses clients pour l’été prochain…
Pour mémoire, en janvier 2018, le ministère de l’Agriculture, pour se déresponsabiliser des ultérieures coupures d’eau, avait annoncé qu’à défaut de rallonges budgétaires conséquentes votées par l’Assemblée, il ne pourrait pas honorer des engagements qu’il avait pris pour alimenter en eau potable des zones rurales enclavées.
Cela pour dire que ce type de communiqués est loin d’être une surprise et que le pays ne peut pas faire l’économie d’un véritable débat national sur la gestion du dossier de l’eau.
Khémaies Krimi
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