Alors que son parti, Attayar, fait désormais partie du gouvernement, en partenariat avec Ennahdha, les interventions parlementaires de la députée Samia Abbou sont, par la même occasion, très attendues, elle qui nous a habitués à des critiques véhémentes envers le parti islamiste et le gouvernement en place, notamment pendant la mandature précédente lorsqu’elle faisait partie de l’opposition. En tout cas, lors de sa première sortie médiatique, elle n’a pas fait marche arrière. Enfin pas totalement…
Au lendemain de la (très longue) séance plénière consacrée au vote de confiance au gouvernement d’Elyes Fakhfakh et à l’examen de son programme, la député du Courant démocrate (Attayar), Samia Abbou, est notamment revenue ce matin du jeudi 27 février 2020, sur les ondes de Shems FM, sur des points en rapport avec la nouvelle coalition gouvernementale à laquelle participe son parti.
Tout en affichant – logiquement, d’autant que son époux, MOhamed Abbou est membre de ce gouvernement – de l’optimisme quant à la capacité du nouveau gouvernement à mettre en application les réformes dont le pays a besoin, Samia Abbou a estimé que le progrès ne pourra pas se faire ressentir du jour au lendemain, rappelant que la corruption et les mauvaises pratiques, notamment sur le plan politique et dans l’administration et la justice tunisiennes, sont devenues la norme ces dernières années. Et c’est, justement, sur ces sujets qu’on attend son époux, ministre d’Etat chargé de la Fonction publique, de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption.
Sur un autre plan, Mme Abbou a estimé que c’est «problématique» pour le gouvernement le fait que les députés d’Ennahdha réclament jusqu’à hier soir l’élargissement de la ceinture politique gouvernementale en faisant allusion à l’intégration de Qalb Tounes.
«Cela montre que [les dirigeants d’Ennahdha] n’ont pas l’intention de se concentrer sur le travail gouvernemental qui les attend», a développé l’avocate, qui avait exprimé, hier au parlement, son étonnement d’«entendre certains parler d’exclusion rien que parce qu’ils ne feront pas partie du gouvernement», rappelant que l’opposition fait partie intégrante du système démocratique.
Abbou a, d’un autre côté, assuré qu’elle n’a aucun problème personnel avec le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, et que ses critiques à son encontre s’expliquent par ses dépassements répétitifs du règlement intérieur du parlement depuis son élection en tant que président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ainsi que «ses tentatives de dominer la direction de l’Assemblée en faisant un maximum de désignations partisanes».
C. B. Y.
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