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Abir Moussi porte plainte contre Al-Karama et alerte le Conseil des droits de l’Homme de l’Onu et l’Union interparlementaire

La présidente du Parti destourien libre (PDL) a annoncé aujourd’hui, mercredi 4 mars 2020, avoir porté plainte contre les députés Al-Karama pour appel au meurtre. «Nous avons également envoyé une correspondance à l’Union interparlementaire (organisation mondiale des parlements), les unions des parlements africains et arabes ainsi qu’au Conseil des droits de l’Homme de l’Onu», a-t-elle précisé.

Abir Moussi a ajouté que les députés de son bloc parlementaire sont visés par une campagne menée par les «milices de Rached Ghannouchi» (sic) : «Les menaces visent le bloc, en tant que parti libre, le seul qui n’a pas participé à la mascarade gouvernementale et sa présidente qui dérange de nombreux politiciens car ils la craignent», a-t-elle ajouté, parlant d’elle-même à la troisième personne, en toute humilité, lors d’une conférence de presse organisée cet après-midi à l’Assemblée.

La députée et présidente du PDL a assuré que la plainte contre Al-Karama a été déposée auprès du pôle antiterroriste et estime que sa vie est en danger, en ajoutant que son parti a également porté plainte contre Habib Khedher, chef du cabinet de Rached Ghannouchi : «Comme vous l’avez suivi lors de ce feuilleton de violence et de harcèlement que nous subissons, Khedher nous a empêchés de parler, cet après-midi, avec son chef et nous a poussés physiquement, nous portons donc plainte contre lui», a-t-elle affirmé.

Abir Moussi a ajouté avoir envoyé une correspondance au président de la république à qui elle demande de dénoncer publiquement le « takfir » (accusation de mécréance) dont elle a fait l’objet avec ses collègues et de présenter des excuses, au nom de la Tunisie, et en son nom et en sa qualité de chef de l’Etat, dont le rôle est de veiller à l’application et au respect de la constitution.

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Une autre correspondance a également été envoyée au chef du gouvernement à qui elle a demandé la même chose puis au président de l’Assemblée l’appelant à publier un communiqué officiel où il présente des excuses et dénonce les accusations de « takfir » adressées aux députés du PDL par ceux d’Al-Karama.

«Nous allons aussi convoquer la ministre de la Justice, pour une audition sur la plainte, que nous avions déposé en 2017, sur le financement étranger des Frères musulmans (par allusion à Ennahdha) et leurs relations avec les organisations terroristes ainsi que leurs liens avec l’envoi des jeunes au jihad», a encore indiqué Mme Moussi, en ajoutant que son parti interrogera aussi la ministre sur la suite donnée à la plainte déposée, en janvier dernier, par le PDL, pour violence et appel à la haine, contre Seifeddine Makhlouf, Rached Ghannouchi et Habib Khedher.

«Le monde entier doit savoir que nous sommes en danger. On nous attaque sous prétexte que nous sommes du RCD ((Rassemblement constitutionnel démocratique, ancien parti au pouvoir sous le règne de Ben Ali, Ndlr) mais leur problème n’est même pas avec l’ancien régime puisqu’ils accueillent ses anciens dirigeants. Tenez, par exemple, le père de Samia Abbou (Attayar, Ndlr) était membre du RCD et sa mère de l’Union nationale des femmes tunisiennes qui lui était rattachée et ils ont bien profité de l’ancien régime», a ajouté Abir Moussi, en précisant que son parti ne fera jamais la paix avec des partis liés au terrorisme et qui ont envoyé des jeunes au jihad et veulent imposer leur obscurantisme en Tunisie.

Puis s’adressant à l’opinion publique, Abir Moussi lancera : «N’écoutez pas ce que disent les médias vendus qui nous accusent de bloquer les travaux de l’Assemblée. Vérifiez par vous mêmes les rapports, nous avons un excellent taux de présentéisme aux plénières, aux travaux des commissions et nous menons toutes les visites terrains; nous sommes partout et nous sommes là pour travailler», a-t-elle encore dit, en ajoutant : «Ils se sont mis d’accord pour couper la parole à Abir Moussi à chaque fois qu’elle parle et pour la provoquer, et quand elle veut se défendre, ils l’accusent d’entraver les travaux de l’Assemblée».

Et Mme Moussi de conclure : «Ne vous inquiétiez pas pour nous, nous sommes forts. Nous continuerons à crier, même avec le mal de gorge que cela provoque. Nous faisons tout cela pour le peuple tunisien. Mieux vaut un député qui crie et qui vous défend qu’un autre qui vote pour le gouvernement afin de chercher des postes de pouvoir, faisant fi de votre intérêt».

Y. N.

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