Dans le but d’améliorer les conditions de travail des aides ménagères, la Tunisie a prévu l’adoption de la convention 189 de l’Organisation internationale du travail (OIT), visant à promouvoir le travail décent pour tous, sur la base des droits fondamentaux et de la justice sociale, pour les travailleurs domestiques.
Le Centre de recherche, d’études, de documentation et d’information sur la femme (Credif) a abrité aujourd’hui, jeudi 6 mars 2020, une conférence, organisée à l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes (8 mars), pour présenter une étude sur les conditions de travail des aides ménagères.
Conférence à laquelle a pris part Asma Shiri, ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées, ainsi que des associations et activistes pour la défense des droits de la femme.
L’étude a révélé que de nombreuses aides ménagères ignorent leurs droits, sont souvent exploitées et travaillent dans des conditions difficiles. La majorité d’entre elles viennent de milieux défavorisés de l’intérieur du pays, notamment du nord-ouest, ou sont des immigrées, originaires de l’Afrique subsaharienne.
Outre l’exploitation par les employeurs, plusieurs mineures sont «vendues» par leurs familles et livrées à elles-mêmes dans les foyers où elle travaillent: «Elles n’ont pas l’âge légal pour travailler, de plus leur salaire est envoyé directement aux parents», déplore le Crédif, qui dénonce également l’absence de statut social ou juridique qui leur permettrait de se protéger, d’autant que certaines se disent victimes de violences verbales et même physiques.
Pour mettre fin à cette exploitation, le Credif préconise de réglementer le travail des femmes de ménage, leur donner accès à une protection sociale et créer un syndicat afin de les aider à connaître leurs droits et leurs devoirs.
Quant à la ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées, Asma Shiri, elle a affirmé que le travail domestique assure une stabilité et un équilibre au sein des foyers tunisiens, notamment en permettant aux femmes de se consacrer à leur vie professionnelle et en assurant en contre-partie une source de revenu pour les aides ménagères.
Elle a assuré que la Tunisie a prévu l’adoption et la ratification de la convention 189 de l’OIT, ce qui mettra fin au vide juridique et permettra de réviser des textes de loi, qui devront être adoptés par les députés de l’Assemblée, que la ministre appelle à s’engager dans cette cause.
Y. N.
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