Marouane El-Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a présenté aujourd’hui, 10 mars 2020, les détails sur les nouvelles négociations en vue avec le Fonds monétaire international (FMI).
En marge du Business Forum DiakfrikInvest, organisé par la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), aujourd’hui à Tunis, le gouverneur El-Abassi a annoncé que le programme de financement convenu depuis 2016, entre la Tunisie et le FMI, prendra fin en mai 2020.
El-Abassi a souligné que les discussions avec le FMI n’ont jamais cessé, contrairement à ce qui est actuellement rapporté par certains médias, mais que le programme de financement élargi, ou ce qu’on appelle Extended Fund Facility (EFF-facilité élargie du fonds) se terminera en mai 2020.
Tout de suite après, la Tunisie entamera de nouvelles négociations avec l’institution monétaire internationale, a ajouté M. El-Abassi, rappelant que le programme mis en place il y a 4 ans imposait la baisse de la masse salariale de la fonction publique, ce que la Tunisie n’a pas pu réaliser.
Le gouverneur a appelé à orienter les nouvelles négociations avec le FMI vers le financement de l’investissement et de la création de richesse, plutôt que vers l’augmentation des salaires et la hausse de la consommation. Il s’agit d’élaborer un programme que toutes les parties puissent accepter, telles que les entreprises publiques, le gouvernement, le patronat et le syndicat, de manière à stimuler le climat d’investissement, à aider au redressement des entreprises et à contribuer ainsi au développement du pays.
Par ailleurs, El-Abassi estime qu’il ne faut pas seulement s’alarmer si le taux de croissance de la Tunisie baissait à 0,5%. Il convient plutôt d’inciter les Tunisiens à travailler davantage, à accroître leur productivité et à maîtriser leur consommation, afin de réduire le taux d’inflation et de préserver le pouvoir d’achat.
Le gouverneur considère, par ailleurs, que la déclaration du chef du gouvernement Elyes Fakhfakh selon laquelle la Tunisie pourrait réaliser, en 2020, un taux de croissance ne dépassant pas 1% n’est qu’une probabilité.
Le taux de croissance de l’année en cours pourrait diminuer d’un demi-point par rapport aux prévisions, en raison des répercussions négatives de la pandémie du coronavirus sur l’économie mondiale, avait expliqué M. Fakhfakh, dans un entretien au journal « Al-Maghreb », publié dimanche dernier, 8 mars.
A. M.
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