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Le festival Jazz à Carthage est maintenu jusqu’à nouvel ordre

Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 12 mars 2020 à la Cité de la Culture, Mourad Mathari, directeur du festival Jazz à Carthage, a annoncé que la 15e édition prévue pour le début du mois d’avril est maintenue, jusqu’à nouvel ordre.

Par Fawz Ben Ali

Plusieurs événements et festivals prévus durant ce mois de mars ont dû être reportés ou annulés suite aux recommandations du ministère des Affaires culturelles dans le cadre de la campagne préventive contre la propagation du coronavirus (covid-19).

Au milieu de cet accablement qui touche le secteur culturel (tout comme d’ailleurs d’autres secteurs, notamment touristique), le comité d’organisation du festival Jazz à Carthage a réuni les journalistes et différents représentants des médias dans la matinée du jeudi 12 mars à la Cité de la Culture afin d’aborder l’éventuelle possibilité de maintenir le festival dans sa période initiale, c’est-à-dire du 2 au 11 avril 2020.

Chokri Chrouda et Mourad Mathari.

La vente des billets a commencé dès l’annonce du programme

Jazz à Carthage, qui arrive à sa 15e édition, réunit chaque année un large public de jazzophiles et de mélomanes. Il s’agit de l’un des rendez-vous musicaux les plus importants du pays, créant à chaque fois la surprise de ramener de grandes stars internationales.

Accompagné par Chokri Chrouda (directeur marketing et communication à l’UBCI), Mourad Mathari, fondateur et directeur du festival Jazz à Carthage a préféré entamer son allocution par un aperçu sur la programmation et la vente des billets.

Le programme, dont les grandes lignes on été annoncées il y a quelques semaines, a été construit en fonction des demandes afin de toucher tous les publics. Le festival propose comme à l’accoutumée des artistes d’univers très différents; il y a évidemment du jazz, mais il existe aussi une grande ouverture sur le blues, la soul, la folk, le rock … La vente des billets a commencé dès l’annonce du programme, et certaines soirées comme celle du trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf sont très attendues.

« C’était compliqué bien avant l’apparition du coronavirus, avec le remaniement ministériel (…) Le contexte actuel est encore plus difficile, mais on continue de travailler jusqu’à nouvel ordre», indique Mourad Mathari qui n’a pu s’empêcher d’évoquer les recommandations du ministère des Affaires culturelles sur le report des différentes manifestations culturelles, expliquant que Jazz à Carthage est un festival privé qui se tient dans des espaces privés (sauf la soirée d’ouverture programmée à Ennejma Ezzahra), et qui n’est donc pas concerné par les décisions que pourrait prendre le ministère des Affaires culturelles, qui reste un partenaire et non pas un organisateur de l’événement.

Six mois de préparation pour mettre en place cette édition

Mourad Mathari a expliqué qu’il avait fallu six mois de préparation pour mettre en place cette édition et que les billets d’avions, ainsi que les réservations d’hôtels ont déjà été payés. «C’est très difficile pour les organisateurs d’événements privés (…) On nous fait payer d’énormes taxes au préalable, et la vente des billets ne rentabilise absolument pas les dépenses du festival», a-t-il dit, soulignant que la billetterie ne couvre que le tiers du budget, car le festival tient toujours à proposer des tarifs accessibles au public, une équation compliquée avec l’écroulement du Dinar tunisien par rapport à l’Euro et au Dollar.

De son côté, le représentant de l’UBCI Chokri Chrouda a exprimé son soutien au festival qu’il considère comme un événement incontournable dans l’échiquier culturel tunisien. «En tant que partenaire historique, nous sommes témoins des difficultés que rencontre le festival», a-t-il mentionné.

Mourad Mathari et Hassan Doss.

Interrogé sur les mesures d’hygiène et de précaution que compte faire le festival si cette édition est maintenue, Mourad Mathari a expliqué que l’équipe Jazz à Carthage est très attentive à ce qui se passe et que d’ici quelques jours tout sera plus claire. «On sera vigilant mais on ne donnera pas de garantie», a-t-il vaguement répondu.

L’artiste tunisien Hassan Doss a également été présent à la conférence pour parler de son nouveau spectacle « Just me« , programmé en exclusivité dans le cadre de cette édition. Un concert qui sera dédié à son nouvel album où il chante en langue française; un hommage au mythique groupe de rock britannique Queen est également prévu pour cette soirée.

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