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Etude sur les répercussions de la crise du coronavirus sur l’économie tunisiennes et grandes lignes de sauvetage

Hedi Bchir / Hakim Ben Hammouda.

L’ancien ministre des Finances Hakim Ben Hammouda vient de publier, ce mardi 17 mars 2020, la 1ère partie de l’étude réalisée avec Hédi Bchir, sur les répercussions du coronavirus sur l’économie tunisienne, et des propositions de pistes pour son sauvetage.

Par Amina Mkada

Les co-auteurs ont pris l’initiative de réaliser cette étude, tenant compte du fait que la Tunisie ne dispose d’aucune analyse officielle sérieuse sur les conséquences de la crise induite par ce virus sur l’économie nationale, malgré le danger mortel et rapide qu’il représente pour tout le pays. Ben Hammouda a indiqué à ce propos: «Nous avons étudié les implications de 4 scénarios : 1-maîtrise du virus, 2-épidémie limitée, 3- généralisée, puis 4- hors de contrôle… Les conséquences économiques sont effrayantes et alarmantes…».

Des conséquences effrayantes

L’étude a porté sur 3 secteurs vitaux de l’économie tunisienne qui sont le tourisme, le transport aérien, et le transport maritime, avec un choc de productivité de 20%, 30% et 50%, appliqué à chacun d’entre eux.

L’industrie textile et celle des industries mécaniques et électriques sont rajoutées au niveau 4 des scénarios envisagés par l’étude (épidémie hors de contrôle et qui se propage à d’autres secteurs).

Des pertes de 1,65% du produit intérieur brut (PIB) sont possibles, pouvant atteindre 6,6 milliards de dinars tunisiens en dinars courants. Les pertes du produit national brut (PNB) seraient de 2 à 6,6 milliards DT, le chômage pourrait augmenter de 1,53% à 4,15%. Les exportations pourraient aussi fortement chuter jusqu’à -10,34%. Ceci sans parler de l’augmentation de la dette extérieure qui pourrait frôler un taux supplémentaire de 3,64%, dans le cas extrême d’une épidémie hors de contrôle.

Ce qui signifie que cette crise sanitaire va aggraver davantage la crise économique qui sévit dans le pays, depuis déjà plusieurs années. D’où, également, le risque de déflation.

Il est donc recommandé au gouvernement, précisent les 2 économistes, d’adopter une démarche globale dans le traitement du coronavirus, vu ses multiples conséquences.

Propositions de sauvetage à court terme

Au plan social, les auteurs de l’étude recommandent à l’Etat tunisien d’assumer sa responsabilité et de protéger les citoyens, par des décisions globales, d’appuyer davantage le secteur de la santé, et de venir en aide aux couches les plus défavorisées.

Au plan économique, Ben Hammouda et Bchir recommandent au gouvernement et à la Banque centrale de Tunisie (BCT) de travailler sur la réduction de l’impact de la récession inévitable qui va s’installer, de mettre en oeuvre des mesures draconiennes pour sauver les entreprises, notamment les petites d’entre elles, et d’exploiter toutes les initiatives de soutien aux pays en développement que proposent les institutions financières internationales pour combattre le coronavirus.

A. M. 

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