L’auteur pense qu’en l’absence de tests massifs, la Tunisie a toujours du retard sur le coronavirus, un ennemi invisible qui se déplace à une grande vitesse. La seule solution serait de confiner les 11 millions de Tunisiens ou, à défaut, le million de Tunisiens de plus de 65 ans (93% des décès).
Par Pr Faouzi Addad *
L’Allemagne semble être une exception européenne avec un taux de mortalité exceptionnellement faible (0,2%). Comment expliquer ce «miracle Allemand» ? Les experts semblent l’associer à 3 éléments : 1-Un dépistage massif avec pratiquement 12.000 tests par jour demandé même par les médecins généralistes (contre 2.500 tests en France) permettant de détecter très tôt les patients, de les isoler rapidement et peut-être d’avoir des formes moins grave.
La Corée du Sud a aussi une mortalité très faible grâce peut-être aussi à ce dépistage massif. La 2e explication est liée à la grande capacité en nombre de lits hospitaliers en soins intensifs et en capacité de ventilation (3 fois plus que l’Italie et 2 fois plus que la France) permettant une prise en charge optimale des patients.
La 3e hypothèse c’est qu’il est peut-être trop tôt pour juger de la mortalité car l’Allemagne à 8 jours de retard par rapport à la France. Les prochains jours nous donneront plus de données sur cette mortalité allemande.
Mais le point commun entre la Corée du Sud et l’Allemagne est un dépistage massif et un respect drastique de la mise en quarantaine pour la Corée du Sud.
Malheureusement, je continue à penser qu’en absence de tests massifs, nous avons toujours du retard sur un ennemi invisible qui se déplace à une grande vitesse. Le seul traitement alors serait de confiner les 11 millions de Tunisiens ou à défaut le million de Tunisiens de plus de 65 ans pour limiter les morts (93% des décèdent plus de 65 ans). L’idée de confiner les patients positifs aussi dans des hôtels doit être prise très au sérieux.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient d’envoyer un avertissement en demandant à l’Afrique de se réveiller et de se préparer au pire.
La fin de semaine sera cruciale pour mieux analyser notre pente, en Tunisie, en espérant que ce ne sera pas trop tard. Seule une solidarité sans faille entre tous les Tunisiens pourra freiner cet ennemi.
Que Dieu protège notre pays !
* Professeur en cardiologie.
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