Les compétitions sont suspendues en Tunisie depuis dimanche dernier, 15 mars 2020, pour cause de pandémie de coronavirus. Qui sait combien durera cette interruption et quels scénarios possibles pour le reste de la saison sportive ?
Par Hassen Mzoughi
Des clubs disposant d’installations et de personnel notamment médical suffisants ont mis au point des programmes de «préparation», dans le but d’entretenir la condition physique de leurs joueurs. Au cas où la compétition reprendra, évidemment après passage de la crise du coronavirus (Covid-19).
Les joueurs soumis à un programme de travail «spécifique»
L’Espérance sportive de Tunis a été le premier club à proposer un programme de travail «spécifique» à ses joueurs, profitant de ses capacités logistiques avec des joueurs exerçant sur plusieurs terrains. En l’absence d’espaces d’exercice pour la plupart des clubs, les cadres techniques ont opté pour des exercices spéciaux «à distance» pour leurs joueurs.
L’EST a mis en place un programme qui prend en compte la préservation de la santé des joueurs et leur mise en train afin qu’ils soient à un certain niveau physique lorsque sera décidée la reprise de la compétition.
Le cadre technique ne néglige pas le côté suivi, que ce soit avec des vestes GPS ou par vidéo, sachant que vu les circonstances, le programme est limité. Même topo chez d’autres clubs avec le même suivi via le web.
La sécurité passe avant tout
En attendant la reprise, la Fédération tunisienne de football (FTF) aura à mettre au point un nouveau calendrier avec obligatoirement une période préalable de «rodage» pour les équipes avant d’attaquer la suite de la saison. C’est comme si les clubs auront à préparer une nouvelle compétition. Un vrai casse-tête en fait pour les techniciens puisque l’horizon n’est pas clair et un programme ficelé reste problématique, tant que la reprise reste toujours hypothétique. Qui sait combien durera cette interruption de la compétition et quelles seront les incidences de l’épidémie?
La situation est grave. Tout le monde – y compris les sportifs – est appelé à la prudence, car la sécurité passe avant tout. Tout le monde est expressément appelé à l’engagement et à la discipline dans les circonstances de crise, en respectant les précautions de santé même pour les joueurs, certes des athlètes à l’immunité «solide», mais qui devraient tout de même se prémunir contre tout facteur d’exposition à l’infection et de propagation de la maladie.
Vouloir terminer la saison, c’est évidemment logique et fair-play. Mais personne ne peut aujourd’hui prédire quels dégâts le virus aura fait dans un, deux ou trois mois. Si on pourra recommencer à taper dans le ballon. Ou pas. Et puis le championnat suivant est censé reprendre assez vite. Même en le repoussant un peu, il faudrait faire attention aux embouteillages en cours de saison suivante si… encore la CAN 2021 est maintenue.
Face au virus le sport doit s’effacer
En Tunisie, il reste 10 journées de championnat et 3 tours de coupe (sans compter deux matches éliminatoires de la CAN 2021 contre la Tanzanie). On pourrait boucler le tout en six semaines. Si cela reprend mi-mai, on serait encore dans les temps, vers fin juin ou la première semaine de juillet. Car nous avons la chance de… ne plus avoir de clubs en Ligue des champions.
La FTF veut terminer la saison quitte à avancer le plus vite possible. Quels sont les «scénarios» imaginés par l’instance fédérale ? Que propose sa direction technique dans ce sens ?
Face au virus, le sport doit s’effacer. Mais comment garder un minimum d’équité quand il reprendra ? On annule le championnat et la coupe en cours ? On prend juste le classement de l’aller, quand chaque équipe avait joué le même nombre de matchs contre les mêmes adversaires ? On fige le classement actuel ?
Le monde du sport est dépendant d’une équation à plusieurs inconnues dont justement le virus. Comment le virus va se développer ? Quel temps faudra-t-il pour tasser la situation. Comment les autorités politiques vont-elles réagir ?
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