Le danseur et chorégraphe tunisien Rochdi Belgasmi utilise le web pour donner rendez-vous avec son public en diffusant des vidéo life tournée chez lui, sur le toit de sa maison, et des cours de danses à un public virtuel à travers sa page Facebook.
«Avec les mesures prises contre le coronavirus, je me suis trouvé comme tout le monde bloqué et confiné chez moi. Ça fait maintenant un mois que je n’ai pas vu d’êtres humains et la solitude a commencé à avoir un poids non négligeable. Alors que le confinement s’impose comme arme principale pour tenter de limiter la propagation de l’épidémie du Covid-19, il va falloir remettre en question mes habitudes, mon petit confort matériel et inventer des manières de s’échapper sans sortir de chez soi», explique Rochdi Belgasmi, qui est contraint, comme tous ses concitoyens, de vivre entre les murs de sa maison. Il ajoute : «Tous mes spectacles de danse en Tunisie et à l’étranger, pour les mois de mars, avril et mai 2020, sont annulés, plus possible de voyager pour de danser devant mon public, de donner des cours et d’assurer des ateliers de danse, plus possible pour moi de vivre comme avant. Mais, cela n’empêche pas de réaliser des spectacles et donner des cours de danse en ligne depuis ma maison (salon, balcon et toit) pour détendre et ambiancer nos nuits de confinement et apporter un peu de confort».
Homme de mouvement, et ne pouvant accepter l’immobilisme d’un confinement strict, le danseur et chorégraphe a décidé de créer des liens sociaux à travers des écrans interposés, de rencontrer d’autres personnes en ligne chaque lundi, mercredi et vendredi et proposer un cours de danse tunisienne pour un public virtuel à travers sa page officielle sur Facebook.
«L’idée m’est imposée comme une nécessité ou une évidence, parce que j’ai eu besoin de danser et surtout de rencontrer mon public, même virtuellement», conclue-t-il
Danseur-chorégraphe tunisien, Rochdi Belgasmi est une figure de proue et un des chefs de file de la danse contemporaine tunisienne post révolution, qui a su briser le mythe de la danse populaire, souvent réservée aux femmes et limitée à une danse folklorique.
Artiste, dynamique mais surtout provocateur qui ne passe pas inaperçu sur scène, Rochdi Belgasmi fait de la danse une arme pour combattre les préjugés, un moyen de s’imposer en tant que danseur mais surtout en tant qu’homme libre et engagé dans une société qui se dit «progressiste» mais qui reste toutefois accablée d’idées reçues.
Depuis 2006, il collabore avec plusieurs chorégraphes en tant qu’interprète et travaille également en tant que chorégraphe avec différents metteurs en scène, musiciens et compositeurs.
Parmi ses créations, on citera son premier solo en 2011 : ‘‘Transe, corps hanté’’, ensuite ‘‘Zoufri’’ en 2013, une création qui a marqué son parcours et qui a été jouée à Paris, Bruxelles, Toulouse, Poitiers, Carthage, de Rome, Marseille, Milan et dans pas mal d’autres lieux dans le monde. Ensuite en 2015, ‘‘Et si vous désobéissiez’’ (Wa Idha Aassaytom), en 2016, ‘‘Ouled Jellaba’’ (Prix International de la Fondation Rambourg pour l’art et culture et Prix du Public au Festival Tunis Capitale de la danse, en 2017), ‘‘Arous Oueslet’’, une création pour Dream City et en 2018, ‘‘Lamboubet’’, une création dans le cadre des résidences artistiques de l’association l’Art Rue.
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