Afin de relancer la machine économique mise à l’arrêt par le confinement général décrété dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus (Covid-19), la Tunisie s’apprête à mettre en œuvre, à partir du 4 mai 2020, la phase de dé-confinement progressif. Dans ce cadre, un secteur doit requérir toute l’attention des pouvoirs publics : le transport public.
Par Pr Faouzi Addad *
Les moyens de transport public ont joué un rôle important dans la diffusion du Covid-19. En effet, une étude réalisée aux États-Unis a mis en évidence une forte corrélation entre la fréquentation du métro et l’augmentation exponentielle des nouveaux cas dans la ville de New-York.
À l’opposé, il a été montré que la baisse de la fréquentation du métro new-yorkais (baisse de 86%) était aussi associée à une stabilisation des nouveaux cas. De même, 41 salariés du réseau de transports publics new-yorkais sont décédés et plus de 6000 ont été testés positifs ou mis en quarantaine.
L’arrêt des transports publics dans notre pays a probablement aussi largement contribué aux résultats obtenus malgré le relâchement vu dans le confinement. Cela veut dire que notre réseau de transport public, dans la prochaine phase de «confinement intelligent» ou de «dé-confinement progressif», devra être sujet d’une attention particulière.
La distanciation entre les passagers est une mesure difficile à faire appliquer. Par contre, le port de masque dans les transports publics devrait être obligatoire (en y associant des sanctions), tout en limitant le nombre d’usagers (ce qui voudra dire des prix plus élevés dans cette période de crise). Un nettoyage régulier des moyens de transports devra aussi être réalisé de manière régulière.
Les transports publics sont l’épine dorsale de l’économie locale et nationale, et donc essentiel à maintenir. Mais il va falloir innover dans cette prochaine période car autant le confinement est une mesure facile à mettre en œuvre, autant le dé-confinement va nécessiter des réflexions en profondeur sur les moyens potentiels pour éviter la réactivation du virus.
* Professeur de cardiologie.
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