Le Parti destourien libre (PDL) a annoncé aujourd’hui, lundi 27 avril 2020, avoir déposé une plainte auprès du tribunal administratif pour faire suspendre le transfert à la séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), de deux projets de lois, relatifs à des accords avec le Qatar et la Turquie.
Lors d’un point de presse organisé cet après-midi, au siège de l’Assemblée au Bardo, Abir Moussi, présidente du PDL, a estimé que l’examen de ces deux projets de lois constitue une violation de la constitution et une tentative de faire passer «un agenda politique dans le cadre d’un projet de conquête des Frères musulmans», a-t-elle dit.
La présidente du PDL a accusé Rached Ghannouchi et le bureau de l’Assemblée de vouloir profiter de la crise sanitaire pour faire passer des projets de lois qui leur conviennent, et ce, aux dépens de l’intérêt du pays, en ajoutant : «Après leur adoption par la commission des finances, le 12 mars dernier, le bureau de l’Assemblée a décidé de les faire examiner lors une plénière prévue le 29 avril», alors qu’il n’y a aucune urgence à cela, sachant que d’autres textes de loi beaucoup plus urgents dorment dans les tiroirs de l’Assemblée depuis plus de deux ans.
Abir Moussi a appelé ses collègues députés à ne pas voter pour ces projets de loi, et a demandé au président de la république, Kaïs Saïed, de s’y opposer et de ne pas les ratifier : «Parmi les prérogatives du chef de l’Etat, il y a aussi et surtout la préservation de la sécurité nationale et de la stabilité politique et économique du pays», a-t-elle ajouté.
«Ces deux projets de loi sont une atteinte à la souveraineté de la Tunisie. Il ne faut pas qu’ils soient adoptés ni même examinés en plénière», a encore averti Abir Moussi.
Notons que lesdits projets de lois portent sur l’ouverture d’une section, en Tunisie, du Fonds du Qatar pour le développement et sur l’encouragement de l’investissement avec la Turquie. Le PDL, qui s’y oppose, estime que ces deux pays veulent exercer une mainmise sur l’économie nationale, avec l’appui du parti islamiste Ennahdha, leur allié dans le cadre de l’Organisation internationale des Frères musulmans.
Y. N.
Donnez votre avis