Homme politique et écrivain, l’un des bâtisseurs de l’Etat tunisien moderne, Chedli Klibi est décédé tôt ce matin, mercredi 13 mai 2020, à sa résidence à Carthage. Il avait 94 ans.
Homme de lettres et de culture, agrégé de la Sorbonne, syndicaliste, enseignant au collège Sadiki, il a été chargé par l’ancien président Bourguiba de diriger de nombreuses institutions du nouvel Etat tunisien : il fut ainsi, successivement, directeur de la radio tunisienne, ministre de la Culture et de l’Information. On lui doit la création des maisons de la culture, de la bibliothèque itinérante, des Journées cinématographiques de Carthage, des différentes troupes nationales de théâtre, de musique, de danse et de marionnettes. Entre autres œuvres.
Il a été aussi secrétaire général de la Ligue des Etats arabes lorsque cette organisation a été transférée à Tunis, de son siège permanent au Caire, après l’accord de paix entre l’Egypte et Israël, le 17 septembre 1978. Le défunt dirigera l’organisation de 1979 à 1990, avec beaucoup de doigté et de tact, et sous sa conduite, la Ligue a traversé de nombreuses crises, mais elle a gardé son unité, contre vents et marées.
Après sa retraite, Chedly Klibi a renoué avec sa passion de toujours : l’écriture et il a continué à réfléchir sur le destin du monde arabe et en publiant articles (notamment dans le magazine ‘‘Jeune Afrique’’) et des livres.
C’est l’un de ses piliers et des pionniers de sa renaissance que la Tunisie moderne a perdu en la personne de Chedli Klibi.
I. B.
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