W. B. Yeats (William Butler Yeats) est un poète et dramaturge irlandais né le 13 juin 1865 à Sandymount (comté de Dublin, Irlande) et décédé le 28 janvier 1939 à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes, France). Il est l’un des instigateurs du renouveau de la littérature irlandaise. Il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1923.
Yeats naît dans une famille protestante d’ascendance anglo-irlandaise. Il est le fils aîné de John Butler Yeats (1839–1922), alors avocat, et de Susan Mary, née Pollexfen (1841–1900), originaire du comté de Sligo. Quand Yeats a deux ans, sa famille s’installe à Londres, pour permettre à son père John de poursuivre sa carrière de peintre. En 1881, il regagne l’Irlande et s’installe à Dublin. Il oscille longtemps entre le Londres décadent de la fin du XIXe siècle et l’Irlande en pleine ébullition indépendantiste.
Ses premières œuvres aspiraient au romantisme, mais la quarantaine venant, inspiré par sa relation avec les poètes modernistes, et en lien avec son implication dans le nationalisme irlandais, il évolue vers un style moderne sans concession.
La poésie de Yeats au début est largement imprégnée de mythes et de folklore irlandais mais aussi de la diction des vers pré-raphaélites. Puis, fortement influencé par le théâtre Nô, Yeats traduit cette influence dans son style littéraire.
En 1896, il est présenté à Lady Gregory, qui encourage son nationalisme, et le persuade de continuer à écrire des pièces de théâtre. Bien qu’influencé par le symbolisme français, Yeats se concentre sur des textes d’inspiration irlandaise. Avec Lady Gregory, ainsi que d’autres écrivains, il fonde le mouvement littéraire connu sous le nom de «Irish Literary Revival».
C’est avec ce groupe en 1904, qu’il ouvre l’Abbey Theatre à Dublin, théâtre dont il continuera à s’occuper jusqu’à sa mort, à la fois comme membre du comité de direction et comme dramaturge.
Oui, je me lèverai et j’irai maintenant,
J’irai à Innisfree; je construirai là-bas
Un petit cabanon fait de boue et de chaume;
J’aurai là neuf plants de haricots,
La ruche pour les mouches à miel,
Et là j’aurai un peu de paix, car la paix y vient goutte à goutte,
Tombant des voiles du matin
Au lieu où chante le grillon;
Là minuit scintille, midi pourpre s’embrase,
Et les soirées sont pleines d’ailes de linottes.
Oui, je me lèverai et j’irai maintenant
Là-bas, car nuit et jour j’entends incessamment
Le doux clapotement du lac près du rivage;
Debout sur la chaussée ou sur un trottoir gris,
J’écoute, je l’entends, au plus profond de mon âme.
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