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Affaire de la BFT : Une audition parlementaire confidentielle de Ghazi Chouachi

La commission parlementaire de la Réforme administrative, de la Bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption a décidé aujourd’hui, lundi 18 mai 2020, de tenir à huis clos la séance d’audition du ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, Ghazi Chaouachi, concernant l’affaire de la Banque franco-tunisienne (BFT).

Cette décision vient donner suite favorable à la demande de M. Chaouachi, et ce, compte tenu de la confidentialité de l’affaire et afin de «ne pas révéler certains éléments à l’opinion publique, de crainte de voir les adversaires en profiter», selon Badreddine Gamoudi, député et président de ladite commission, qui s’est exprimé sur les ondes de Jawhara FM.

Le ministre avait, en effet, indiqué qu’il existait des données secrètes ne devant pas être divulguées, pour l’intérêt de l’Etat tunisien, soulignant que l’Instance tunisienne de l’investissement a demandé aux parties concernées de ne pas dévoiler les détails de cette affaire.

Badreddine Gamoudi a, par ailleurs, déclaré qu’il s’agissait de l’une des plus grandes affaires de corruption connues par la Tunisie, promettant de démasquer les coupables.

Le député a, d’autre part, expliqué que ce dossier a connu 3 étapes essentielles :

– entre 1980 et 1989, des crimes financiers ont eu lieu lors de la privatisation puis la confiscation de la banque, où le groupe bancaire londonien, ABCI, détenait illégalement, à travers son avocat, plus de 50% du capital de la BFT;

– entre 1989 et 2011, des crédits suspects ont été accordés à des barons de la corruption, ce qui a amené la BFT vers la faillite;

– entre 2011 et 2015, les personnes impliquées étaient libres et le plaignant avait lui-même bénéficié de l’amnistie générale.

M. Gamoudi a, dans le même contexte, indiqué que le ministre des Finances, Nizar Yaïch, ainsi que le contentieux de l’Etat seront également auditionnés.

Rappelons que le 18 juillet 2017, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) avait fait porter à l’Etat tunisien la responsabilité de violation du droit de propriété de l’ABCI sur la BFT, le condamnant à payer des dommages et intérêts au groupe bancaire londonien. Le montant a été estimé par les experts à 1 milliard de dollars.

C. B. Y.

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