Le président de la république, Kaïs Saïed, a agi de façon particulièrement maladroite hier soir, lundi 18 mai 2020, lors de sa visite à la famille de Tarek Dziri, un martyr de la révolution. En effet, malgré le contexte sanitaire délicat que vit le pays et le monde entier, en raison de la pandémie du coronavirus, le chef de l’Etat a totalement négligé les gestes barrière de précaution, donnant ainsi un mauvais exemple aux citoyens.
Kaïs Saïed a non seulement enlevé sa bavette dès son entrée au domicile du défunt – situé à El Fahs (gouvernorat de Zaghouan) – mais a, en plus, pris un enfant, le fils du martyr, sur ces genoux, violant ainsi le principe de distanciation physique.
Pourtant, le gouvernement tunisien et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont tant insisté sur l’importance de respecter ces gestes barrière afin de minimiser les risques de contamination.
Alors que les citoyens commencent, petit à petit, à négliger les dangers du coronavirus, du fait de l’amélioration de la situation épidémique dans le pays, il aurait été important que le président de la république pense à véhiculer un message différent lors de cette visite, pour montrer aux gens, et surtout à ses nombreux sympathisants, que la Tunisie n’en a pas encore fini avec la maladie.
Notons qu’il ne s’agit pas de la première maladresse de ce genre commise par M Saïed. Le 16 avril dernier, il avait effectué une visite nocturne en plein couvre-feu à Kairouan, pour distribuer des aides sociales, ce qui avait causé un rassemblement et une bousculade de plusieurs personnes.
A la décharge du président, on dira qu’il a cru devoir enlever sa bavette en entrant chez ses hôtes par respect et pour ne pas gâcher ce moment de grande compassion avec la famille d’un martyr de la révolution par une froide distanciation imposée par le Covid-19.
C. B. Y.
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