Mon cher Victor, le confinement a quand même été une opportunité pour me remettre à la lecture bienfaisante et instructive, comme il m’arrive aussi de voir des documentaires sur des sites qui ne m’étaient pas familiers comme Youtube, qui sur plusieurs pages m’a fait découvrir un Cameroun que je n’ai pas reconnu.
Par Farouk Ben Miled *
En seulement quelques années, ton pays a changé de statut, un véritable «bond en avant» selon ce cher Mao, et ceci est très significatif de ce qu’un peuple sans complexe peut réaliser en si peu de temps. En ce que je viens de voir, le Cameroun a pensé à ses enfants, ses petits-enfants et même plus. D’ici plusieurs années ces projets d’avenir témoigneront encore.
Vous avez vu loin et très loin, grand et bien, et c’est ce qu’il fallait, parce que, un pays sans infrastructures significatives n’est qu’une pataugeoire !
Le «Trans’camerounais» c’est votre «Transsibérien», l’autoroute Douala-Yaoundé-N’Gaoundéré c’est la «Voie Appiene» qui traversait l’Italie encore visible à Rome, le port en eaux profondes de Kribi c’est une escale majeure entre les continents et c’est là où il faut être, et Kribi n’a pas hésité.
N’est-ce pas là aussi une opportunité d’être partenaire sur l’échiquier géopolitique et géostratégique.
En dehors des «hubs» actuels qui sûrs d’eux et de leurs capacités jouent ce rôle, au 19e siècle Aden n’était-elle pas la clef de la Mer Rouge et du Canal de Suez sur la route des Indes.
Kribi l’audacieuse je te salue !
C’est ainsi qu’un pays d’avenir se construit. En persévérant Cameroun, bientôt tu n’auras plus rien à envier aux pays dits développés, et de cela j’en suis sûr.
En étant cosignataire des études et de la réalisation du pont sur le Wouri, l’Université Technique de Douala nous prouve qu’elle est déjà mature.
Quelle formidable démonstration d’intelligence et d’ambition ! J’en suis presque jaloux, et honteux pour notre rétropédalage, nous qui avions des prétentions déplacées.
Nos gouvernants seraient bien inspirés de vous imiter, et j’en ferais autant à la première occasion.
Pourtant, une ombre au tableau, ces interminables convois de cadavres d’arbres géants méchamment arrachés à la «forêt primaire» patrimoine de l’Homme, est-ce là un butin de guerre?
Cher ami je suis admiratif, et je m’incline devant cette leçon de gouvernance.
Bravo Cameroun pour cet exploit !
Bravo encore pour ce pays, assis au pied de son volcan du même nom, appelé jadis «le char des dieux» par Hannon le Carthaginois (1).
* Architecte D.P.L.G.
1- Le Cameroun est le 1er exportateur de bois en Afrique. À elle seule, la production du bois représente 5% du PIB annuel du pays. Selon des études, il ne reste plus de 5% de forêt vierge au Cameroun où il faut 7 siècles pour qu’une forêt renaisse, mais ce n’est pas là une préoccupation majeure pour le gouvernement.
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