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Un activiste demande à la Tunisie de refuser son extradition au Maroc

L’activiste politique Mohammed Dihani a demandé à la Tunisie, où il réside pour des raisons de santé depuis 2019, de rejeter une demande marocaine d’extradition le concernant, en alléguant du fait qu’il ne serait pas Marocain, mais «citoyen des territoires occupés» du Sahara Occidental, annexés par le Maroc.

Par Hassen Zenati

La réclamation aurait été déposée le 15 mai 2020, mais, après une première audition de Mohammed Dihani, les autorités tunisiennes n’ont pas encore statué sur la demande marocaine.

Dans un entretien publié par le quotidien arabophone indépendant algérien ‘‘El-Khabar’’, M. Dihani souligne : «Je suis un citoyen sahraoui des territoires occupés du Sahara Occidental. Je ne suis par Marocain et je n’ai pas choisi d’être Marocain. Je fais partie d’un peuple dont le territoire a été occupé. Je ne veux pas être Marocain, non par haine pour le peuple marocain frère, pour lequel je nourris amour et respect, mais parce que j’ai une identité nationale indépendante, un unique représentant politique légitime, le Front Polisario, et un Etat indépendant, membre fondateur de l’Union Africaine (UA), la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Par conséquent, le Maroc n’a pas le droit de demander mon extradition».

La Tunisie subit les redoutables pressions de la part du Maroc

M. Dihani affirme avoir été «enlevé» en 2010 par les services marocains à la suite «d’informations mensongères» du consulat du Maroc en Bologne (Italie) au sujet de ses activités politiques présumées dans cette ville, et qu’il a passé cinq ans dans des prisons marocaines, dont sept mois dans la «prison secrète» de Temara, attenante au Palais Royal à Rabat, précise-t-il, mais dont l’existence n’est pas reconnue par les autorités marocaines. Il ajoute qu’il y aurait été torturé, sous l’accusation de «terrorisme».

S’agissant de la position tunisienne concernant la demande d’extradition du Maroc, M. Dihani a affirmé qu’il est «conscient que la Tunisie subit des pressions et une surenchère redoutables de la part du Maroc», mais qu’il «est convaincu que la Tunisie actuelle est un Etat démocratique, respectueux du droit, ce qu’elle montré à travers son comportement correct, honorable et humain à mon égard. J’espère que la Tunisie confirmera au monde entier qu’elle respecte ses engagements à l’égard du droit international et humanitaire, qu’elle me protégera en tant que victime de la torture et en tant qu’être humain dont la vie serait menacée s’il était extradé vers un pays qui pratiqué à son encontre toutes sortes de tortures et d’intimidation terroristes durant dix ans».

L’état de santé s’est stabilisé depuis son arrivée en Tunisie

M. Dihani affirme avoir été transféré en Tunisie en 2019, pour «des raisons médicales», à la demande d’Amnesty Internationale (Maroc), après l’échec du traitement qu’il subissait sur place par des médecins spécialisés marocains. Il précise que depuis son arrivée en Tunisie, son état de santé s’est «nettement stabilisé», sans indiquer la nature du mal dont il souffre.

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