Deux jeunes hommes de 26 ans ont été condamnés, cette semaine, à 2 ans de prison pour homosexualité par la chambre correctionnelle du tribunal de première instance au Kef.
Selon l’association Shams de défense des droits des homosexuels, qui a rapporté l’information, les deux jeunes hommes ayant refusé de subir un test anal (censé prouver leur homosexualité), le juge a scandaleusement considéré que ce refus du test anal, qui est une atteinte à l’intégrité physique, est un aveu de leur homosexualité, laquelle représente un crime, au regard d’une loi tunisienne obsolète et honteuse : le fameux article 230 du code pénal auquel certains juges sont (curieusement) très attachés, au point de continuer à l’appliquer à la lettre, au mépris des droits et des libertés consacrés par la Constitution tunisienne de 2014.
Le juge peut se cacher derrière son petit doigt en se faisant prévaloir de cette loi, mais son verdict doit beaucoup aussi à son homophobie. Car les deux jeunes hommes n’ont fait de mal à personne. Et puis, l’orientation sexuelle fait partie des droits humains. C’est l’homophobie, et non l’homosexualité, qui doit être considérée comme un délit, comme toute autre forme de xénophobie.
I. B.
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