On peut reprocher énormément de choses à Moncef Marzouki, l’ancien président de la république (provisoire ou par intérim) sauf de ne pas avoir de la suite dans les idées. Par exemple, son hostilité envers les Emirats arabes unis, coupables à ses yeux de tous les maux du monde arabe, est absolue et éternelle.
Hier soir, vendredi 12 juin 2020, M. Marzouki a cru devoir démentir, sur sa page Facebook, avoir proféré des insultes contre les Emirats, lesquelles lui ont été attribuées dans une vidéo ayant été largement partagée sur les réseaux sociaux.
«J’ai appris qu’une vidéo tourne sur le web où j’insulte les Emirats avec des termes très blessants. Mais en examinant cette vidéo, j’ai découvert qu’il s’agit de paroles écrites depuis plusieurs années par un blogueur inconnu et j’ai averti la chaîne Al-Hiwar diffusant à partir de Londres qu’elle a commis une grave erreur professionnelle en me les attribuant», a écrit M. Marzouki.
Il aurait pu, bien sûr, se contenter de ce démenti qui s’imposait. Car un ancien chef d’Etat, fut-il provisoire, non pas élu mais imposé par le parti islamiste Ennahdha, ne peut pas se permettre de laisser des internautes lui attribuer des insultes envers un Etat ou un peuple qu’il n’a pas proférées.
Cependant, ne résistant pas à l’envie trop pressante d’insulter les Emirats, son poil à gratter, M. Marzouki a cru devoir ajouter, comme pour effacer aussitôt l’effet de son démenti qu’il semble déjà regretter de l’avoir fait : «Ma position vis-à-vis du régime en place à Abou Dhabi est connue mais je n’ai pas attaqué et je n’attaquerai jamais un peuple frère, dont je regrette l’atteinte à sa réputation par son propre régime qui a tout fait pour être l’ennemi de tous les peuples de la oumma (arabe s’entend, Ndlr), alors qu’il était censé défendre les intérêts matériels et moraux de son peuple.» Et vlan ! En plein dans le mille !
En guise de conclusion, on fera juste remarquer à ce propos que l’hostilité de M. Marzouki et sa haine pour les Emirats arabes unis n’ont d’égal que son amour et son attachement inconditionnels pour les adversaires régionaux d’Abou Dhabi, qui se trouvent être aussi les soutiens et bailleurs de fonds de l’ancien président tunisien, à savoir le Qatar et la Turquie.
Imed Bahri
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