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Fakhfakh Gate: Le «yabta chwaya» ajoute de l’arrogance à l’affaire politico-financière

Le très déplacé «yabta chwaya» (vous pouvez attendre) lancé d’un air goguenard par Elyes Fakhfakh en plein discours officiel du haut de la tribune de l’Assemblée aux députés et aux Tunisiens qui étaient nombreux à suivre son discours à la télévision ne passe absolument pas surtout qu’il est en pleine tourmente du Fakhfakh Gate.

Par Imed Bahri

Eclaboussé par l’affaire politico-financière dans laquelle il est le principal concerné, le chef du gouvernement a cru bon hier, jeudi 25 juin 2020, en plein discours officiel du haut de la tribune de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), lancer à tous ceux qui réclamaient des explications quant aux accusations dont il fait l’objet qu’il est «au-dessus de tout soupçon» et que celui qui veut remettre en cause son honnêteté «yabta chwaya», ce qui dans un dialecte tunisien familier et arrogant veut dire «Tu peux attendre!»

Condescendance, arrogance et insolence

Déjà prononcer de tels propos du haut de la tribune de l’Assemblée -endroit où le président de la République prête serment- qui plus est, dans un discours officiel, est déplacé et montre que celui qui le fait n’a pas le sens de l’Etat et ne respecte pas les institutions, surtout qu’il s’agit là du chef du gouvernement.

Ensuite, quand on est dans l’œil du cyclone en pleine affaire politico-financière, on fait profil bas, on ne s’adresse pas à la représentation nationale et aux citoyens avec arrogance et insolence. D’ailleurs le caractère condescendant et hautain de M. Fakhfakh a souvent agacé. Peut-être qu’il confond force de personnalité et arrogance. Non, la force de caractère n’est pas l’insolence et ne se traduit sûrement pas par l’arrogance. Les citoyens, et pas seulement en Tunisie, n’acceptent pas ces manières un peu grossières surtout de la part des gouvernants.

M. Fakhfakh, un peu d’humilité ne vous ferait pas de mal

M. Fakhfakh gagnerait à être plus humble, s’il en est capable, surtout qu’il n’est pas encore sorti d’affaires.

Au moins trois enquêtes ont été lancées sur le Fakhfakh Gate, l’une judiciaire, l’autre parlementaire et la troisième administrative, qu’il attende au moins d’en connaître les conclusions avant de bomber le torse comme il l’a fait hier du haut de la tribune du parlement, croyant pouvoir s’en sortir avec des effets de manche.

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