Imed Dghij, figure emblématique des fameuses Ligues de protection de la révolution (LPR), anciennes milices islamistes violentes au service du parti Ennahdha, dissoutes par décision judiciaire en 2014, est en passe de devenir une grande figure de la république bananière tunisienne.
Par Imed Bahri
Cet agitateur islamiste jouant au héros révolutionnaire et ne sachant manier que les insultes et la goujaterie, sévissant au Kram, une cité balnéaire de la banlieue nord-est de Tunis, infestée d’extrémistes religieux, a rejoint, il y a quelques mois, la coalition, tout aussi extrémiste, Al-Karama, ayant remporté 21 sièges à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), au terme des législatives de 2019.
Depuis, M. Dghij hante les couloirs de l’Assemblée, comme étant un «accompagnateurs des députés Al-Karama» (sic!), selon une source du bureau de l’Assemblée, réagissant aux protestations à ce sujet d’Abir Moussi, députée et présidente du Parti destourien libre (PDL), ennemie jurée des islamistes et leur poil à gratter. Celle-ci, faisant allusion au passé violent de cet homme, a déclaré récemment qu’elle ne se sentait plus en sécurité à l’intérieur de l’Assemblée où elle ne cesse de croiser cet homme dont elle ne s’explique pas la présence sous la coupole du Bardo.
On avait déjà vu, sur une première photo partagée sur les réseaux sociaux, Imed Dghij en train de discuter avec Nabil Karoui, le sulfureux président de Qalb Tounes, dans le parking de l’Assemblée.
Sur cette photo fuitée hier, vendredi 26 juin 2020, on voit le même Dghij discuter avec Mohamed Abbou, ministre d’Etat chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption (les liens entre MM Abbou et Dghij sont anciens), et Noureddine Bhiri, ancien ministre de la Justice et actuel président du bloc parlementaire Ennahdha. Et c’est lui qui semble conduire les discussions…
Quel est son statut, M. Dghij, pour avoir droit à un tel privilège ?
Quand verrons-nous un minimum de discipline s’imposer à l’ARP ? «Yabta chwaya» (on peut toujours attendre), comme dirait notre très classe chef de gouvernement, Elyes Fakhfakh, en dialecte des faubourgs de Tunis.
Ainsi va la démocratie d’opérette à la Tunisienne !
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