L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) organisera bientôt une plénière consacrée à l’audition du ministre de l’Intérieur, Hichem Mechichi, sur les événements de Tataouine, qui a été le théâtre, la semaine dernières, de heurts, ayant duré plus de 3 jours, entre la police et les manifestants d’El-Kamour.
La Commission parlementaire de la Sécurité et de la Défense, qui s’est réunie aujourd’hui, lundi 29 juin 2020, a décidé de coordonner avec la commission des Droits et Libertés pour programmer cette audition, sur la base d’une lettre adressée par un député sur les événements de Tataouine et le traitement sécuritaire des protestations des membres du mouvement El-Kamour
Rappelons que plusieurs parties, dont des Ong, des partis politiques et des activistes estiment que les forces de l’ordre avaient fait usage de force et les ont accusées d’avoir été violentes avec les manifestants d’El-Kamour.
L’Association de défense des droits de l’Homme à Tataouine a même saisi la justice contre le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, le ministre de l’Intérieur, Hichem Mechichi, le gouverneur de la région, ainsi que le chef du district de la police.
L’Association a également affirmé que le gaz lacrymogène a atteint des habitations et même l’hôpital régional de Tataouine, en affirmant que des cas d’asphyxie ont été enregistrés et en déplorant ce qu’elle a qualifié de «violence gratuite et abus de pouvoir».
De son côté, le ministère de l’Intérieur a estimé que la police a eu recours au gaz lacrymogène pour se protéger, protéger les institutions et les habitants, en indiquant qu’au moins 8 agents avaient été blessés.
«Certains manifestants ont jeté des pierres, d’autres ont lancé des cocktails Molotov et ont tenté d’attaquer le poste de police pour faire libérer leurs amis et notamment le porte-parole du mouvement El-Kamour, Tarek Haddad», avait affirmé, Khaled Hayouni, porte-parole du ministère de l’Intérieur.
On sait aussi que dès l’arrestation de Tarek Haddad, dans la nuit du samedi 20 à dimanche 21 juin, ses camarades avaient fermé les routes avec des pneus et des bennes en feu, et menacé de faire usage de la force pour le faire libérer.
«Venez tous, nous allons nous diriger vers le district de Tatatouine pour faire sortir Tarek», avait lancé un des membre du mouvement, et son ami d’ajouter : «Qu’on le brûle (le district, Ndlr) et on aura la paix».
Y. N.
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