Dans cette lettre ouverte au maire de la Marsa, l’auteur, Marsois de naissance et de résidence, ne reconnaît plus cette ville balnéaire située au nord-est de Tunis, désormais encombrée, embouteillée, populeuse et sale, et lance une énième sonnette d’alarme.
Par Dr Mohamed Douagi
Lettre à mon ami Moez Bouraoui, maire de la Marsa.
Cher ami…
Nous avons œuvré ensemble dans la société civile pour une ville meilleure.
Nous avons œuvré ensemble pour une victoire des indépendants et pour assurer une entente entre les listes (rappelle-toi la réunion à la coupole la veille des élections).
Vous avez hérité du poste de maire après la démission de Slim Meherzi et vous avez eu le soutien des Marsois.
Vous avez fait une bonne gestion de la crise de la Covid-19 à la Marsa et j’en témoigne publiquement, ayant été proche de votre équipe pendant cette épreuve.
Je ne mets pas en doute votre volonté de bien faire et je vous ai souvent défendu et soutenu, comme je l’ai fait avec votre prédécesseur.
Dernièrement, interviewé par ‘‘La Presse’’, vous avez promis de faire de la Marsa une ville touristique où il fait bon vivre et je m’en suis réjoui.
Mais, car il y a un mais, en tant que citoyen en règle avec vos services financiers, je constate, et je ne suis pas le seul à le faire, que malheureusement la Marsa devient invivable devant les dépassements répétés des commerçants.
Les gargotiers sont devenus les vrais propriétaires de la ville, s’autorisant tout, ne payant rien et transformant la vie des habitants en un enfer (vacarme, saleté et dépassements de toutes sortes).
Maintes fois, je vous ai signalé ces dépassements et aucune réaction n’a été constatée.
Aucune artère de la Marsa n’est épargnée. Ces dépassements, qui obligent les citoyens à circuler sur la chaussée à la place du trottoir, rend la circulation impossible et met quotidiennement en danger la vie des citoyens, des personnes âgées, des femmes avec poussette, sous l’œil des gouvernants dépassés.
Mon ami, vous aurez sur la conscience toutes les conséquences des accidents qui toucheront les piétons.
Même la dernière place piétonne de la Marsa est interdite au citoyen et les commerçants avec un fonds de commerce de 10 m2 s’approprient 100 m2 sans réaction de votre part. Des étals anarchiques envahissent cette place.
En tant que citoyen né à la Marsa, il me vient même plus à l’idée de me balader dans cette ville.
Vous avez le pouvoir de la loi et vous avez le soutien de la société civile (moi et Khaled Khoudja et d’autres… vous avons fourni les solutions et les actions légales à entreprendre).
Pourquoi ce laisser-aller et pourquoi cette indifférence vis-à-vis du bien-être de vos concitoyens ?
Monsieur le maire, appliquez le loi et prouvez-nous que nos combats pour une vie meilleure dans notre ville est possible et qu’il ne s’agissait pas d’un rêve mais d’un droit.
* Médecin à l’hôpital militaire de Tunis.
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