Le président directeur général de la Tunisair, Elyes Mnakbi, qui a été limogé de ses fonctions, aujourd’hui, lundi 6 juillet 2020, par le ministre du Transport, Anouar Mâarouf, s’en remet à la décision «des hautes autorités, et ce dans le cadre du respect de la loi, de l’Etat de droit et des institutions», dit-il.
Le ministre du Transport a également décidé de nommer Belgasem Tayaa en tant qu’administrateur-délégué de Tunisair, jusqu’à la désignation d’un nouveau PDG et a appelé Elyès Mnakbi à convoquer le conseil d’administration de la compagnie pour informer ses membres de cette décision pour le moins inédite dans l’histoire de la compagnie et du ministère. Car la décision de limogeage et de nomination de Pdg au sein de la compagnie aérienne nationale, et de toutes les entreprises publiques, revient habituellement à la présidence du gouvernement et non au ministre du Transport.
Pourquoi cet empressement ? Pourquoi le ministre n’a-t-il pas référé au chef du gouvernement avant d’annoncer sa décision ? Et son choix de M. Tayaa a-t-il été convenu avec M. Fakhfakh ? Y a-t-il péril en la demeure ? Et si cet épisode était une nouvelle provocation du parti Ennahdha, dont M. Maarouf est membre, à l’encontre du chef du gouvernement, une manière de lui forcer la main et de jauger sa capacité de résister à ses diktats, lui qui est affaibli par l’affaire de conflit d’intérêt en lien avec l’attribution d’un marché public à l’une de ses sociétés? Et, dans ce cas, comment va réagir M. Fakhfakh ? Va-t-il laisser faire au risque de perdre totalement la face et de voir ses prérogatives et son autorité – si tant est qu’il en a encore – rognées par le parti islamiste ? Wait and see…
Y. N.
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