Le président de la république, Kaïs Saïed a indiqué, ce jeudi 9 juillet 2020, lors de la réunion du Conseil supérieur des armées, que la Tunisie traverse l’une des phases les plus dangereuses de son histoire. «Les Tunisiens, y compris les habitants de Remada et de Tataouine, feront preuve d’assez de sagesse pour calmer la situation et donner la priorité à l’intérêt suprême du pays», a-t-il encore dit.
«Ce qui s’est passé au cours des deux derniers jours dans le sud du pays n’est en aucun cas acceptable. Personne ne peut remettre en cause la légitimité des protestations tant qu’elles sont pacifiques et dans le cadre du respect total de la loi», a ajouté le chef suprême des forces armées, en assurant qu’il est prêt à recevoir les représentants de la région pour discuter avec eux. «Comme je l’ai toujours fait. J’ai été à Tatatouine et dans plusieurs régions et je sais qu’ils sont patriotes et que lorsqu’ils donnent leur parole, ils ne reviennent pas dessus», a-t-il déclaré.
Pour le président de la république, la situation politique actuelle oblige à être au niveau de la responsabilité historique, à préserver l’État et toutes ses institutions, et à être conscient de la gravité de la situation. «Ceux qui cherchent à mettre le feu, seront les premiers à se brûler», a-t-il précisé, sans désigner ces fameuses «parties» cherchant à semer l’anarchie dans le pays.
Kaïs Saïed a également prévenu contre des tentatives de faire «exploser l’Etat de l’intérieur en s’en prenant à ses institutions», tout en dénonçant les tentatives d’impliquer les forces sécuritaires et armées dans les conflits politiques. «Or, cette institution, tout comme celle des forces sécuritaires, a toujours su rester en dehors des tiraillements politiques», a-t-il insisté, en appelant à préserver le pays et ses intérêts.
En se gargarisant ainsi de mots, comme à son habitude, M. Saïed ajoute à l’inquiétude des Tunisiens. Il serait plus inspiré de révéler à ses compatriotes les données en sa possession sur d’éventuels complots, tramés par des parties à l’intérieur avec la complicité de forces extérieures, comme il semble l’insinuer, et de prendre les mesures nécessaires pour les mettre hors d’état de nuire. Sinon, ses mots ne convaincront personne et ses avertissements resteront inaudibles.
Un président qui parle et n’agit pas n’est pas digne de la place qu’il occupe.
Y. N.
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