Le président du bloc parlementaire Al-Islah, Hassouna Nasfi, a averti, dans un post publié sur sa page Facebook, hier, samedi 11 juillet 2020, contre les menaces pesant aujourd’hui sur les députés dans l’enceinte même de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Les graves dépassements commis, vendredi 10 juillet, à l’Assemblée, et qui sont allés jusqu’à l’agression des agents chargés de la sécurité du parlement et l’atteinte à la dignité des députés, n’auraient pas pu avoir lieu sans le soutien, l’appui et la couverture officielle de la présidence de l’Assemblée, a-t-il écrit, par allusion à l’intervention personnelle de Habib Khedher, chef de cabinet du président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, pour faire entrer, au Palais du Bardo, un individu fiché S17 (faisant l’objet de soupçons de liens avec les groupes terroristes) que les agents de sécurité avaient tenté d’empêcher de pénétrer dans l’enceinte du parlement.
Cet homme, un certain Hafedh Barhoumi, qui avait été poursuivi et condamné dans des affaires terroristes et qui avait combattu en Syrie et en Irak avec des groupes jihadistes, était l’invité des députés du bloc Al-Karama, des extrémistes religieux proches d’Ennahdha.
Ce qui s’est passé vendredi est «un grave signal et un message clair prouvant que le danger a atteint un point culminant», ajoutant : «Aucun d’entre nous n’en sera épargné», laissant ainsi entendre que, par ce laisser-aller calculé, Ennahdha et ses alliés font peser un vrai danger sur leurs adversaires politiques.
M. Nasfi a aussi dénoncé «ceux qui ont vendu leur conscience à un vil prix et ont rejoint les rangs de leurs ennemis, en quête de quelques bénéfices personnels», dans une limpide allusion Qalb Tounes, un parti issu de la famille libérale, allié à Ennahdha et Al-Karama.
«Les heures à venir constitueront un virage décisif. Les masques vont tomber et nous allons découvrir les intentions de tous. Que chacun assume sa responsabilité devant Dieu et la patrie», a conclu M. Nasfi, laissant entendre que la famille libérale centriste à laquelle il appartient va devoir clarifier sa position définitivement vis-à-vis d’Ennahdha et qu’une rupture de toute alliance avec le parti islamiste, qu’elle soit gouvernementale ou parlementaire, est désormais à l’ordre du jour.
I. B.
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