Limogé de son poste de ministre des Affaires locales après l’écartement de son parti, Ennahdha, du gouvernement, Lotfi Zitoun a fait un joli petit geste qui ne devrait, néanmoins, pas beaucoup plaire aux sympathisants d’Ennahdha, majoritairement conservateurs.
Il a, en effet, envoyé, ce jeudi 16 juillet 2020, une correspondance officielle aux différents maires pour les informer de l’annulation de la circulaire n° 85 datant du 12 décembre 1965, qui interdit aux parents d’attribuer des prénoms non-arabes à leurs nouveau-nés.
Zitoun considère que les restrictions de la circulaire en question constituent aujourd’hui une limitation à la liberté et une contradiction aux préceptes de la Constitution de 2014 et aux accords internationaux en relation avec les libertés, les droits de l’homme et les droits des enfants signés par la Tunisie.
Lotfi Zitoun, souvent considéré comme l’un des dirigeants les plus modernistes du mouvement Ennahdha, a donc appelé les maires à se tenir aux dispositions de la Constitution et aux lois en vigueur régissant les registres de l’état civil.
Il est, par ailleurs, possible que certaines municipalités dirigées par des esprits bornés montrent de la résistance à cette nouvelle décision gouvernementale.
Il serait, en effet, surprenant que tous les maires de la république acceptent facilement que des prénoms tels que Michael, Richard ou Jennifer soient attribués à des enfants tunisiens. C’est donc aux parents souhaitant donner ce genre de prénoms à leurs enfants d’insister pour qu’ils jouissent de ce droit, en attendant qu’on y soit habitués.
C. B. Y.
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