Après la démission du chef du gouvernement Elyès Fakhfakh et le début hier, jeudi 16 juillet 2020, des concertations pour lui trouver un successeur, la solution optimum, face à la gravité de la crise politique actuelle en Tunisie, c’est peut-être la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et la tenue de nouvelles législatives anticipées.
Par Chedly Mamoghli *
Car même si la personne qui sera chargée de former un gouvernement parviendra à constituer une majorité qui accouchera d’un gouvernement dans les délais constitutionnels impartis, celle-ci sera faible, instable et incohérente, et elle donnera naissance à un gouvernement qui sera aussi éphémère que celui de Fakhfakh. Quelques mois et ça sera un nouveau krach.
Former un gouvernement dans la chienlit parlementaire, comme celle prévalant actuellement en Tunisie, n’apportera rien. Ce ne sera pas la solution surtout que le président Kaïs Saïed n’est pas doué dans le casting des chefs de gouvernement.
Des législatives anticipées ne mettront certes pas un terme à l’instabilité qui caractérise le système politique actuel, issu de la Constitution de 2014, mais elles permettront de la réduire un tant soit peu puisque les derniers mois agités ont démasqué beaucoup de personnes et de partis et les ont montrés sous leurs vrais visages. Le choix des électeurs en sera peut-être mieux renseigné et, par conséquent, moins éclaté que celui de 2019 et donnera, surtout, un parlement moins balkanisé.
En attendant une réforme profonde du système politique, qui ne saurait être effectuée sous la pression de l’urgence, la dissolution de l’Assemblée nous semble être la solution même si, comme au temps de la IVe République en France, l’âge médian du gouvernement était de quelques mois, l’instabilité politique régnait et à chaque fois que le spectre de la dissolution pointait les députés se débrouillaient pour donner naissance à un énième gouvernement faible afin d’éviter les législatives anticipées.
* Juriste.
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