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Tourisme aux temps du coronavirus : Djerba retrouve de l’espoir

Hôtel Mehari (Djerba).

Après plusieurs mois difficiles vécus par Djerba, du fait de la propagation du coronavirus en Tunisie, et surtout dans cette ville, considérée, durant quelques semaines, comme étant un foyer de l’épidémie, «l’île des rêves», aujourd’hui totalement «safe» sur le plan sanitaire, retrouve graduellement l’espoir de sauver sa saison touristique.

Envoyé spécial : Cherif Ben Younès

En tout cas, cette journée du samedi 18 juillet 2020 a connu un événement important dans cette optique, à savoir l’arrivée, à l’aéroport international de Djerba-Zarzis, du tout premier vol charter – c’est-à-dire organisé en dehors des lignes à horaires réguliers – depuis le mois de mars.

Au total, 155 passagers sont arrivés ce matin, vers 7h30, à bord d’un avion de la compagnie aérienne luxembourgeoise, Luxair. Ce sont essentiellement des touristes venant de France, d’Allemagne et de Luxembourg (3 pays faisant partie de la zone verte), et qui logeront, durant quelque temps, dans les différents hôtels de Djerba.

Un premier vol charter qui redonne «de la vie et de l’espoir»

Comme un symbole de l’importance de cette arrivée, l’accueil des touristes a eu lieu en présence du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Ali Toumi, du gouverneur de Médenine, Habib Chaouat, ainsi que de plusieurs journalistes.

Une petite réception de bienvenue a, également, été offerte aux nouveaux arrivants. Le tout dans une ambiance de joie et de convivialité… Joie car cette reprise donnera «de la vie et de l’espoir», pour emprunter l’expression du ministre, et ce, pas seulement aux employés du secteur du tourisme, mais à toute la région.

Dans une déclaration accordée aux médias présents, M. Toumi s’est donc naturellement montré heureux. «Ce premier vol charter est important, car il annonce la reprise de la saison touristique ou de ce qui en reste, et redonne de l’espoir aux habitants de Djerba qui vivent grâce à ce secteur», a-t-il lancé.

Il a, dans le même contexte, indiqué que d’autres vols charters suivront dans les prochains jours, espérant que ceux-ci concrétiseront le lancement de la saison touristique «Ready and safe».

Pour le coup, on revient de très loin, car, rappelons-le, au début de la crise sanitaire, ce même Mohamed Ali Toumi avait prévu des pertes pouvant aller jusqu’à 6 milliards de dinars pour le secteur, et une saison touristique terminée.

Le gouvernement a commencé à appliquer son plan de soutien aux hôtels, selon le ministre

Interrogé sur les décisions gouvernementales visant à soutenir le secteur du tourisme, Mohamed Ali Toumi a estimé qu’aujourd’hui, le plus important est que le secteur reprenne ses activités, assurant, par ailleurs, que le gouvernement a déjà commencé l’application des mesures qu’il avait annoncées.

Hier, il y a eu la signature d’un accord avec la Société tunisienne de garantie (Sotugar) dont le décret a déjà été publié, a-t-il fait savoir dans ce cadre, et lundi prochain, 20 juillet, la Banque centrale de Tunisie (BCT) publiera une circulaire, à la lumière de laquelle, les banques commenceront, dès le lendemain, à accorder des crédits bonifiés au profit des sociétés hôtelières dont les demandes à cet effet avaient été acceptées par le ministère des Finances, toujours selon le ministre du Tourisme.

Pour rappel, une ligne de crédit de 500 millions de dinars a été consacrée par le gouvernement aux établissements hôteliers, afin de leur permettre de pallier relativement les pertes causées par le coronavirus et de payer les salaires de leurs employés.

Le protocole sanitaire est rigoureusement appliqué

Sur un autre plan, en ce qui concerne les mesures de précaution sanitaire qui seront appliquées pour se protéger contre d’éventuelles contaminations par la Covid-19, le ministre a assuré que le protocole mis en place par le ministère de la Santé publique, avec lequel son département est en étroite collaboration, sera rigoureusement appliqué.

A cet égard, il a souligné qu’il a inspecté, ce matin, à l’aéroport, et hier, dans quelques hôtels, l’application des dispositions sanitaires mises en place.

«Sincèrement, nous avons remarqué qu’il y avait une application ferme du protocole sanitaire, et cet engagement du personnel du tourisme ne peut être que bénéfique pour l’image de la Tunisie auprès des touristes. Ils viendront et partiront dans les meilleurs conditions. Nous en sommes convaincus», s’est-il félicité.

Cette «ferme application» du protocole sanitaire a également été observée par Kapitalis lors d’une visite à l’un des hôtels de la région, à savoir Mehari.

Espace pour enfants dans l’hôtel Mehari : seuls les enfants de la même famille s’assoient autour d’une même table.

Mesure de la température systématique des personnes entrant à l’hôtel, présence du gel hydroalcoolique dans chaque coin, restrictions pour assurer la distanciation physique partout dans l’établissement, des bavettes portées en permanence par tout le personnel… Bref, malgré la très nette amélioration de la situation épidémique en Tunisie, la Covid-19 semble être prise très au sérieux, et dans les moindres détails, à Djerba, et en particulier dans cet hôtel, qui veille à respecter, à la lettre, les mesures exigées par la chaîne hôtelière espagnole Iberostar, à laquelle appartient, en plus de celles du ministère de la Santé.

Préparer la saison estivale de 2021

Pour ce qui est des recettes attendues du tourisme en Tunisie de façon générale, l’ancien président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (2011 – 2018) garde les pieds sur terre. Il est conscient qu’il est impossible de sauver toute la saison estivale, dont une bonne partie fait désormais partie du passé, mais assure que son département fera tout le nécessaire en vue de faire réussir ce qui en reste.

Toumi a, par ailleurs, insisté sur l’importance de gagner la confiance des touristes, dans le contexte sanitaire actuel, et ce, dans l’optique de retrouver, dès l’année prochaine, les succès des années-références (notamment 2008 et 2010), et certainement aussi, même s’il ne l’a pas dit, dans le but de se démarquer de la concurrence des pays de l’Afrique du nord, à l’instar de l’Egypte et du Maroc, ou du moins de marquer des points face à eux.

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