C’est en recevant le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et ses deux vice-présidents pour discuter du chaos qui prévaut à l’Assemblée que le chef de l’Etat a rappelé à maintes reprises qu’il était le garant de la Constitution et qu’il ne permettra pas le blocage des institutions de l’Etat.
M. Saïed a tenu dès le début de son intervention à souligner que la rencontre n’a rien à voir avec les concertations sur le choix du nouveau chef du gouvernement, après la démission d’Elyes Fakhfakh. Et qu’elle porte plutôt sur l’anarchie régnant actuellement à l’Assemblée et qu’aucun Tunisien n’acceptera plus longtemps.
«J’ai prêté serment et me suis engagé à veiller au respect de la Constitution et à ce que les institutions de l’Etat fonctionnent de manière normale. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas aujourd’hui», a déclaré le chef de l’Etat. Et d’ajouter : «Je n’ai aucun conflit avec aucune partie, mais ma mission consiste à veiller à la pérennité de l’Etat et au bon fonctionnement de ses institutions», a-t-il tenu à rappeler. Or, a-t-il encore déploré, «La situation au parlement ne peut plus continuer comme elle est aujourd’hui et face à cette situation, je ne resterai pas les bras croisés», a averti M. Saïed sur un ton ferme.
Tout en appelant ses interlocuteurs à trouver rapidement une solution au chaos qui s’est installé au Palais du Bardo, il a menacé (et c’est le mot qui convient ici) de recourir à un mécanisme «que je ne nommerai pas et que m’octroie la Constitution», comparant ce mécanisme à un «missile» (sic !), laissant entendre par là qu’il pourrait recourir à l’ultime solution prévue par la Constitution : la dissolution du parlement, même s’il n’a pas prononcé le mot.
Imed Bahri
Donnez votre avis