Il est loin le temps (il y a quelques jours encore) où les «purs» d’Attayar défendaient bec et ongles Elyes Fakhfakh et où la tonitruante députée Samia Abbou, grande papesse de l’anti-corruption, disait au cours d’une séance plénière à M. Fakhfakh qu’elle le dédouanait de tout soupçon.
Par Imed Bahri
Aujourd’hui, alors que le chef du gouvernement démissionnaire, expédie les affaires courantes et attend l’avènement de son successeur à la Kasbah, les dirigeants d’Attayar insistent pour son départ. Pour eux, il doit plier bagages et partir dès maintenant.
M. Fakhfakh, qui est connu pour son entêtement et qui n’a démissionné qu’une fois acculé afin d’éviter l’humiliation d’une motion de censure qui avait toutes les chances d’aboutir, sinon il n’aurait jamais démissionné, fera certainement preuve d’entêtement face aux pressions des «purs» d’Attayar et ne leur fera pas le cadeau de rendre le tablier et encore moins de déléguer ses fonctions à leur président, Mohamed Abbou, ministre d’Etat chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, ou encore à Ghazi Chaouachi, numéro deux du parti, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncière, qui ne pense pas au Palais de la Kasbah uniquement en se rasant le matin. «Yabta Chouaia», semble-t-il leur dire.
Au moins l’entêtement de M. Fakhfakh servira à quelque chose… et d’abord à démasquer les «purs» qui jouent aux «durs» et dont la seule motivation n’est ni la lutte contre la corruption ni la réforme de la fonction publique ni l’assainissement de la vie politique, comme ils ne cessent de le prétendre, mais plus trivialement… le pouvoir, rien que le pouvoir et encore le pouvoir.
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