Le Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi accuse Bechir Akremi, procureur de la république près du tribunal de première instance de Tunis et qui était juge d’instruction du Bureau 13, chargé des affaires des assassinats des 2 dirigeants de gauche, «d’avoir tout fait pour protéger le chef du parti islamiste, Ennahdha, Rached Ghannouchi, allant jusqu’à manipuler les dossiers».
C’est ce qu’ont indiqué les avocats, lors d’une conférence de presse, organisée aujourd’hui, jeudi 23 juillet 2020, à l’occasion du triste 7e anniversaire du décès de Mohamed Brahmi, assassiné le 25 juillet 2013, par des extrémistes religieux de la mouvance islamiste.
«De nombreux éléments manquent au dossier, notamment des données relatives aux déplacements du chef terroriste Aboubaker El Hakim et ses liens avec des dirigeants du parti islamiste, des documents de la chambre noire liée à l’organisation secrète et des communications entre Mustapha Khedher, à la tête de ladite organisation, et Rached Ghannouchi», dénonce le Comité de défense, en rappelant que Bechir Akremi avait également rejeté l’accusation de certains éléments liés aux assassinats politiques, à l’instar de Mohamed Akkari et Ameur Belazi. Ce dernier a finalement fait l’objet d’un mandat de dépôt en 2018.
«Le 14 juillet, la Cour de cassation a décidé de retirer l’affaire au Tribunal de 1ère instance de Tunis et de la transférer au Tribunal de l’Ariana. Game Over Akremi!», a lancé le comité de défense.
Reste à savoir ce qui reste du dossier initial, après des années de tripatouillages et si les juges du tribunal de l’Ariana vont faire preuve de plus de rigueur dans l’examen de l’affaire ou… prolonger encore indéfiniment les procédures pour enterrer le dossier dans les méandres d’une justice de plus en plus décriée et décrédibilisée et que beaucoup de Tunisiens accusent d’être à la solde du parti islamiste.
Rappelons que Bechir Akremi a été promu, en juillet 2016, procureur de la république, peu de temps après une plainte déposée contre lui par le Parti des patriotes démocrates unifié (Watad), dont Chokri Belaïd était le secrétaire général, avant son assassinat le 6 février 2013. Une récompense en somme pour l’excellence de son travail !
Y. N.
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