Le député de l’Union populaire républicaine (UPR) et du bloc parlementaire Al Mostakbal, Adnen Ben Brahim, a tiré à boulets rouges sur le président de la république, Kaïs Saïed, ce mardi 28 juillet 2020, en raison de son choix de désigner Hichem Mechichi pour former le prochain gouvernement.
Alors que Mariem Ferchichi, porte-parole du parti, avait modérément critiqué la stratégie du chef de l’Etat de toujours choisir, selon elle, des personnes qu’il connaît de près pour les postes-clés de l’Etat, laissant entendre, tout de même, que l’UPR pourrait participer au prochain gouvernement, M. Ben Brahim, lui, n’y est pas allé par 4 chemins, estimant que Kaïs Saïed était un «dictateur masqué».
«Le choix de Mechichi ne m’a pas surpris, car les désignations pour le président de la république se limitent à 5 personnes proches de lui, telles que Thouraya Jeribi [ministre de la Justice], Imed Hazgui [ministre de la Défense nationale] et Hichem Mechichi [ministre de l’Intérieur]», a-t-il lancé, lors de son interview sur Mosaïque FM.
«Je pense que son narcissisme l’a empêché de désigner l’un des candidats des partis et l’a conduit à nommer Hichem Mechichi, pour qu’il lui serve de fils obéissant. Le président de la république sert ses intérêts personnels. Il aurait aimé être chef de l’État, du gouvernement et du parlement en même temps et qu’il occupe tous les postes dans les 24 gouvernorat à la fois», a-t-il ajouté.
Une analyse tout de même excessive et injuste, car avec les candidats présentés quasiment de façon conjointe par Ennahdha et Qalb Tounes, deux partis omplètement décrédibilisés et en lesquels Kaïs Saïed n’a pas la moindre confiance, et ceux proposés au plus par un ou deux blocs parlementaires et ne faisant donc pas l’objet d’un consensus politique, le chef de l’Etat n’avait pas réellement d’autres choix que d’opter pour une personnalité indépendante.
Et il est difficile de lui en vouloir d’avoir choisi quelqu’un qu’il connaît bien. Cela est même fortement exigé vu l’ampleur de la responsabilité du poste de chef de gouvernement.
Sur un autre plan, Adnen Ben Brahim a indiqué que son bloc, Al Mostakbal votera en faveur du retrait de confiance au président du Parlement, Rached Ghannouchi, ce jeudi, tout en doutant de la possibilité de voir la motion de retrait de confiance recueillir les 109 voix nécessaires, car, a-t-il justifié, il y aura, d’ici jeudi, beaucoup de désistements, des pressions intenables étant exercées sur certains députés. Et on a même parlé de grosses sommes d’argent mises en jeu pour obtenir des votes favorables à Ghannouchi.
C. B. Y.
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