Dans le tome 1 de son livre ‘‘Temps des tempêtes, Mémoires des deux premières années du quinquennat’’, l’ancien président français Nicolas Sarkozy évoque ses relations avec les chefs d’Etat africains. Pour Ben Ali, il affirme avoir éprouvé «une certaine sympathie», car il lui apparaissait «plus lucide que nombre de ses homologues» arabes.
Décrit comme «un homme assez étrange» aux cheveux teints et au visage «empâté, parfois boursouflé», lui «laissant penser que la chirurgie esthétique avait pu y laisser des traces», Zine El Abidine Ben Ali lui apparaissait «plus lucide que nombre de ses homologues», bien que «son vrai talon d’Achille» soit sa femme Leïla et surtout sa belle-famille «symbole de la corruption».
L’absence de spontanéité dans l’accueil officiel et populaire qui lui a été réservé sur l’avenue Bourguiba, en plein cœur de Tunis, lors de sa visite officielle à Tunis, en avril 2008, l’a particulièrement marqué. «Tout était encadré et hélas cela ne se voyait que trop», écrit-il. Et d’ajouter : «les gardes du corps aux épaules démesurées et aux lunettes noires caricaturales nous entouraient de très près. Leurs mines étaient patibulaires et on imaginait aisément que leurs méthodes pouvaient être radicales […]. J’avais hâte que cette comédie se termine».
Malgré ce portrait implacable de justesse, tant Ben Ali ressemblait à sa caricature, Nicolas Sarkozy reconnaît avoir éprouvé «une certaine sympathie» pour Ben Ali, tout en avouant que la chute du dictateur deux années plus tard l’a complètement pris de court : «Nos ambassadeurs et nos ambassades, nos spécialistes et nos services de renseignement, nos hommes d’affaires comme nos élus n’avaient rien senti, anticipé, imaginé».
I. B.
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