En marge de sa visite hier, dimanche 2 août 2020, à Sfax, le président de la république Kaïs Saïed a refusé de répondre aux questions des journalistes et il l’a fait savoir via sa chargée de (non) communication Rachida Ennaïfer.
Le motif avancé par Mme Ennaïfer (voir vidéo), visiblement gênée et à l’étroit dans ses petits souliers, s’apparente plus à un faux prétexte : les questions ne sont pas programmées. D’ailleurs avec M. Saïed, elles ne sont jamais programmées! Le sophiste qu’il est n’aime pas les questions et encore moins la contradiction. Il faut qu’on écoute religieusement ses incantations et ses éléments de langage, souvent soporifiques, vagues et sans contenu concret. Sans demander des clarifications ou des explications. Se croit-il encore dans un amphi en train de dispenser un cours magistral devant des étudiants studieux et soucieux de bien se faire noter ?
Les journalistes, à l’instar des hommes «qui se qualifient de politiques», tels qu’il les a nommés dans son récent entretien au journal français ‘‘Le Monde’’, comme les représentants du monde de l’entreprise, il les prend tous de haut et les évite.
C’est devenu carrément humiliant pour tous les acteurs publics : ils doivent toujours jouer les figurants devant M. Saïed, l’écouter débiter ses interminables imprécations contre les comploteurs et, surtout, ne rien dire.
Même sous la dictature de Ben Ali, la présidence de la république était moins condescendante, moins hautaine et plus accessible.
Où va-t-on avec ces manières de César ou de Roi Soleil ? Saïed se prend-t-il, par hasard, pour… Dieu ?
I. B.
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