Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avouait il y a quelque jours à demi-mot son impuissance face au coronavirus Covid-19, la Tunisie est entrée dans une seconde vague de l’épidémie provoquée par ce nouveau locataire de la planète terre. Et toujours d’après l’OMS, les centaines de vaccins en cours de fabrication semblent menacés par l’inefficacité. Autant d’arguments pour comprendre que ce virus est, sauf grosses surprises, parti pour rester plusieurs années parmi nous.
Par Pr Faouzi Addad *
Nous sommes donc dans la situation d’un retour à la case départ (celle du 2 mars 2020, date de la découverte du premier cas de contamination en Tunisie). La réouverture des frontières, le 27 juin dernier, a été à l’origine d’une multiplication des cas importés et d’une augmentation constante des cas locaux ou horizontaux, dont certains sont d’origine indéterminée.
Quelles sont les solutions à notre portée? Refaire ce que nous avons appris de la «première vague» mais de manière intelligente sans détruire cette fois notre économie.
Les cinq mesures à prendre d’urgence
Première mesure, tous les pays doivent être considérés comme rouge (à titre d d’exemple, la Norvège a placé la France dans sa liste rouge depuis hier, jeudi 6 août) car dans un même pays il y a des zones rouges et des zones vertes et serait donc illogique et diplomatiquement contre-productif de choisir des couleurs différentes entre les pays alors que l’épidémie augmente partout.
La seconde consiste à imposer à nos ressortissants ou aux touristes de ramener un test PCR de centres agréés quel que soit le pays dont ils viennent, en prévoyant des sanctions si le test se révèle falsifié.
La troisième est le confinement obligatoire dans des centres sur une période de 6 jours avec un test et le reste à domicile pour toutes personnes venant de l’étranger.
La quatrième est la fermeture des lieux de rassemblements importants et la limitation des cérémonies et fêtes de mariage à 30 personnes.
La cinquième est de faire respecter par la population les mesures de distanciation sociale et le port du masque de protection dans les zones à risques.
Arrêtons donc les embrassades et les poignées de mains comme au début de la pandémie.
Il faut aussi se préparer à un confinement ciblé des personnes fragiles et âgés de plus de 65 ans.
La nonchalance vis-à-vis de la Covid-19 pourrait être coûteuse
Septembre et octobre seront des mois décisifs si on ne prend pas de façon urgente les mesures adéquates. Arrêtons de perdre du temps dans des polémiques inutiles et multiplions les conseils sanitaires dans tous les médias et tous les quartiers. La situation est encore contrôlable mais elle cessera de l’être si on continue à être nonchalant vis-à-vis de la Covid-19.
Comme on peut le constater, la première puissance mondiale, les Etats-Unis en l’occurrence, est jusqu’à présent impuissante face au coronavirus et le danger est bien présent malgré les signes rassurants de mortalité actuelle, alors que l’hiver approche et personnes ne pourra prédire d’ici là la pandémie va être plus (ou moins) virulente. À bon entendeur !
* Professeur de cardiologie.
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