À sa sortie de la rencontre aujourd’hui, lundi 10 août 2020, avec le chef de gouvernement désigné Hichem Mechichi, la seconde en une semaine, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a fait part aux médias de ses «réserves» quant à un «gouvernement de quotas partisans», demandé par Ennahdha.
Tout en affirmant avoir rappelé au chef de gouvernement désigné la nécessité d’accélérer le processus de formation de son gouvernement car le calendrier socio-économique est chargé avec notamment la rentrée scolaire et universitaire qui approche.
Taboubi a aussi rappelé l’attachement de son organisation à un gouvernement resserré de compétences, «mais cela est du ressort du chef du gouvernement et des partis politiques , car nous n’avons pas de coalition parlementaire pour voter la confiance au gouvernement», s’est-il empressé d’ajouter, sur un ton ironique, tout en réitérant les réserves de l’UGTT quant à un gouvernement de «quotas partisans» constitué de personnes chargées de missions ou de dossiers particuliers, laissant ainsi entendre que les partis ne s’intéressent pas aux problèmes des gens, mais à leurs intérêts propres, à savoir les postes et le pouvoir, et rien que le pouvoir.
«Il faut envoyer des signaux positifs au peuple. Aussi le gouvernement ne doit-il pas être très élargi, tout en étant en mesure de satisfaire les revendications sociales», a conclu M. Taboubi.
En d’autres termes, le secrétaire général de l’organisation syndicale s’oppose à l’approche des dirigeants d’Ennahdha, appelant à un gouvernement d’union nationale avec une ceinture politique la plus large possible, incluant tous les partis représentés à l’Assemblée, y compris, bien sûr, Qalb Tounes et Al-Karama, les deux satellites du parti islamiste à l’Assemblée et ses serviteurs zélés.
Ce genre de gouvernement a déjà prouvé son inefficacité et la crise actuelle dans le pays est la conséquence directe de la gabegie créée par les partis, incapables de s’entendre et de gouverner ensemble. Ils ne vont pas changer avec un coup de baguette magique que M. Mechichi n’a d’ailleurs pas.
I. B.
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