Alors qu’Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL) et de son bloc parlementaire, s’est imposée comme leader de l’opposition et comme protagoniste de premier plan de la scène politique tunisienne, alors qu’elle a fait du PDL l’un des principaux partis du pays si ce n’est le premier et alors que celui-ci caracole en tête des sondages, voilà que Rafik Abdessalem sort nous dire que Moussi est un clown.
Plus encore, le membre du bureau exécutif d’Ennahdha ajoute que le sondage donnant le parti de Mme Moussi en tête des intentions de vote, réalisé cette semaine par Sigma Conseil, cabinet dirigé par Hassen Zargouni, est bidouillé et qu’il a été concocté sur mesure pour elle.
Le gendre de son beau-père, Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), mais pas encore pour longtemps, balaye ainsi d’un revers de main le phénomène Moussi. Pour lui, elle n’existe même pas, ça serait une pure invention, une bulle médiatique fabriquée par Sky News Arabia (‘‘Al-Jazeera’’ d’Abou Dhabi). Et par Sigma Conseil.
En réalité, l’arrogance de l’époux de Soumaya Ghannouchi, dont le seul mérite est d’être «Monsieur Gendre», traduit un profond malaise de la part de beaucoup de parties dont les islamistes qui sont gênés au plus haut point par la montée en puissance de Mme Moussi. Autistes comme ils sont, ils préfèrent donc rester dans le déni et faire l’autruche. Le lendemain des prochaines élections, on verra bien qui est le véritable clown… l’arrogance se paye souvent très cher.
Nous attendrons avec curiosité et amusement la réponse cinglante de la bergère au berger, qui ne saurait tarder.
I. B.
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