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Les intouchables protestataires d’El-Kamour vont ruiner la Tunisie

Des bandits ferment la vanne de distribution du pétrole et l’Etat les laisse faire.

Les protestataires d’El-Kamour, à Tataouine, sacralisés par les bien-pensants et les tenants du politiquement correct et dont nos gouvernants ont peur, sont en passe de ruiner la Tunisie. Les compagnies pétrolières installées dans le Sud tunisien, paralysées depuis plus d’un mois et excédées, pourraient quitter le pays. Y a-t-il un pilote dans l’avion?

Par Imed Bahri

Le président de la République Kaïs Saïed va-t-il se pencher sur ce problème ou bien va-t-il continuer à faire la queue pour acheter ses baguettes et papoter avec Lotfi Abdelli au téléphone est plus urgent pour lui ?

À l’heure où les protestataires d’El-Kamour, dont beaucoup ne sont pas des chômeurs mais des contrebandiers ou au service des contrebandiers qui infestent cette zone frontalière avec la Libye, paralysent cyniquement la production pétrolière dans le sud du pays, les compagnies pétrolières déjà fortement impactées par la chute du cours du pétrole sur le marché mondial et la crise de la Covid-19, et excédées par l’immobilisme du gouvernement, pourraient décréter le chômage technique, cesser de payer leurs employés et, probablement aussi, quitter le pays, où le climat des affaire est devenu irrespirable. Le danger est là et plus pesant que jamais.

Une situation cauchemardesque qui s’envenime jour après jour

Kamel Cherni, membre du cabinet du ministre de l’Energie, des Mines et de la Transition énergétique, a déclaré dans les colonnes du quotidien ‘‘La Presse’’, mardi 25 août 2020: «Si la situation se poursuit de la sorte, ces compagnies vont bel et bien décréter un plan de chômage technique au vu des grandes pertes accusées, et même arrêter leur activité pour force majeure. En effet, lourdement impactées par cette crise, ces compagnies menacent d’arrêter définitivement leur activité pour cas de force majeure», avant de poursuivre : «Ces sociétés ont favorablement répondu aux appels du département pour conserver leur activité pendant la crise du coronavirus en dépit de la baisse de la demande de pétrole, mais à l’issue de ces crises sociales interminables, elles commencent à voir flou, et craignent pour le climat professionnel dans lequel elles s’activent».

Ce scénario cauchemardesque dans pays empêtré en pleine crise socio-économique n’est plus à exclure. Des bataillons supplémentaires de chômeurs pourraient venir s’ajouter au chômage de masse déjà existant (plus de 750.000 personnes) et ces compagnies porteraient plainte et exigeraient des dommages et intérêts à l’Etat tunisien, dont les finances sont dans un état piteux et qui vit grâce à l’endettement, intérieur et extérieur, dont le taux est en passe de dépasser 80%, trop élevé pour un pays en crise et dont les ressources sont limitées.

Ce même État tunisien dont les gouvernants trouillards laissent faire cette paralysie suicidaire par peur d’une camarilla de protestataires égoïstes qui ont le culot de stopper la production pétrolière de tout un pays et de le ruiner en prétextant la pauvreté et le chômage, deux problèmes qui n’existent pas uniquement à Tataouine mais dans toutes les régions du pays, dans ses 24 gouvernorats et au cœur même de Tunis, il suffit juste de faire un tour dans le centre-ville de Tunis et pas seulement dans les quartiers populaires.

Chut! Il ne faut surtout pas critiquer les sacro-saints protestataires d’El-Kamour! Ces chers dirigeants des partis et des organisations nationales, plus populistes qu’eux tu meurs, vous prendraient à la gorge. Même si la poursuite de l’arrêt de la production du pétrole et du gaz menace aussi de mettre à l’arrêt les centrales électriques, fonctionnant au gaz, ce qui plongerait le pays dans le noir.

Une entreprise préméditée de sabordage de l’économie tunisienne

De toutes les façons, plus personne ne croit à l’innocence de ces protestations à part les naïfs, les idiots utiles et leurs complices dans cette entreprise préméditée de sabordage de l’économie tunisienne et d’affaiblissement de l’Etat tunisien, à la plus grande joie des contrebandiers qui plus l’Etat est faible, plus ils sont puissants.

Mais la question qui se pose est la suivante : la Tunisie est pratiquement sans gouvernement mais le président de la République et chef suprême des armées Kaïs Saïed où est-il ? Que fait-il ? Comment ferme-t-il les yeux depuis plus d’un mois sur le fait que ces pseudos protestataires s’introduisent dans une zone militaire et se permettent, ce qui est illégal et sanctionné par la loi, de paralyser la production pétrolière en causant des conséquences dramatiques aux pays et aux citoyens? Le chef suprême des armées a-t-il peur de cette camarilla de protestataires arrogants et irresponsables ? Ou bien est-il occupé à faire la queue pour acheter sa baguette et à papoter au téléphone avec l’humoriste Lotfi Abdelli?

Le chef suprême des armées laisse la maison Tunisie brûler et, au lieu d’essayer d’éteindre l’incendie, regarde ailleurs. Il laisse le pays à la merci de cette camarilla de fossoyeurs arrogants prétextant malhonnêtement des revendications sociales et se mettant au service d’intérêts douteux de parties internes et externes.

Les Turcs et les Qataris en embuscade

Sans parler du silence coupable d’Ennahdha qui laisse faire ce scénario suicidaire alors que cette région est son bastion électoral et sans parler du populiste Seïfeddine Makhlouf, chef de la coalition Al-Karama, soufflant sur les braises et alimentant la sédition, comme il l’a fait la semaine dernière en prétendant sur sa page Facebook qu’«un immense lac de pétrole existe dans le sud de la Tunisie» et qu’il serait colonisé par la France…

Bref, tous les ingrédients pour faire fuir les compagnies étrangères surtout occidentales sont là pour qu’après débarquent les Turcs et Qataris et leurs entreprises pétrolières comme des vaillants sauveurs et gare à celui ou celle qui les critiquera, il sera traité d’ingrat envers les «sauveurs» par ces mêmes protestataires d’El-Kamour qui rentreront dans les rangs aussitôt les Turcs et les Qataris débarqués.

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