Un centre de formation professionnelle «Halim Pro», dédié aux personnes appartenant au spectre autistique a été inauguré jeudi dernier, 27 août 2020, à El-Menzah 6 (Tunis). Yamina Hajji, maman d’une enfant autiste et qui est derrière ce projet, le premier du genre en Tunisie, raconte à Kapitalis comment son «rêve s’est concrétisé».
Par Yüsra Nemlaghi
«Ce projet part d’une expérience personnelle, étant moi même maman d’une fille de 14 ans autiste. J’ai suivi plusieurs formations, puis j’ai d’abord ouvert une école, ensuite un centre de prise en charge et je me suis rendue compte qu’il fallait songer à un projet permettant de garantir une meilleure intégration dans la société et la vie professionnelle aux personnes appartenant au spectre autistique», explique Mme Hajji, en affirmant que rien n’empêche une personne autiste d’ouvrir son propre projet.
Halim Pro, qui sera dédié au jeunes de 14 à 20 ans, offrira des formations dans différents domaines, notamment la restauration, l’esthétique et la coiffure, la décoration intérieure, la fabrication de différents produits culinaires dont les épices, et l’informatique.
Ces jeunes, encadrés par des spécialistes, pourront également mettre en pratique leurs acquis, notamment dans la cafétéria, le restaurant et le centre d’esthétique du centre où ils pourront non seulement acquérir une expérience pour leur futur métier, mais aussi être en contact avec des clients ce qui facilitera leur intégration et leur donnera plus confiance en eux.
«Le centre pourra encadrer entre 35 et 40 jeunes pour 9 spécialités différentes», précise Yamina Hajji, qui rappelle avec fierté que «ses enfants», ont déjà excellé en créant leur propre marque de chocolat Halim Chocolate, et qu’ils ont participé, à deux reprises, au salon du chocolat organisé par l’Utica.
«Mon objectif est aussi de permettre à chaque autiste d’assurer son avenir. Ce ne sont pas des enfants malades ou handicapés, comme beaucoup aiment penser, mais ils sont différents et rien ne les empêche de mener une vie normale et de s’intégrer dans la vie professionnelle. Aidés par leurs parents et leur diplôme en main ils seront assez armés pour ouvrir leurs propres projets», explique encore la directrice du centre et mère dévouée, qui se réjouit de pouvoir aider les enfants autistes à se prendre en main et à construire leur vie.
Pour Yamina Hajji , comme pour de nombreux parents d’enfants autistes en Tunisie, le chemin est encore long et il faut changer les mentalités et ne pas cataloguer les autistes et les marginaliser, car une bonne prise en charge adaptée à leur besoin leur permettra, sans aucun doute, de s’intégrer, de mener leur vie comme tout le monde et de réussir, chacun dans son domaine. Il y a eu des cas de réussite qui devraient servir d’exemples et de motivations.
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