Dans un entretien accordé à Express FM, ce mercredi 2 septembre 2020, l’analyste politique et écrivain Slaheddine Jourchi a souligné l’importance de la stabilité politique dans la période à venir, pour le nouveau gouvernement, celui de Hichem Mechichi, qui, en plus de disposer d’une ceinture parlementaire de 120 députés, pourrait également gagner la confiance du Courant démocrate (Attayar) dans l’avenir, selon lui.
«Si Mechichi commence à réaliser certains objectifs, il recevra un large soutien même du Courant démocrate», a-t-il lancé, laissant entendre que le parti de Mohamed Abbou, qui s’est jusque-là fermement opposé au gouvernement Mechichi, pourrait changer de position pour l’intérêt du pays.
Cela dit, Jourchi semble être trop optimiste au vu du rapprochement qui a eu lieu dernièrement entre Ennahdha et son partenaire Qalb Tounes, d’un côté, et Mechichi, de l’autre. Le gouvernement Fakhfakh ayant déjà démontré à quel point il était difficile pour Attayar et le parti islamiste de faire partie de la même équipe, bien qu’ils aient été tous les deux au sein d’une même coalition gouvernementale.
Jourchi a, d’un autre côté, affirmé que Hichem Mechichi «n’est pas un homme simple comme le pensent certains», mais qu’il a une vision et une confiance en lui-même, et qu’il a voulu entrer par la grande porte avec l’intention de disputer l’aventure jusqu’au bout.
Il a, par ailleurs, appelé les partis à ne pas lui faire du chantage, notamment pour obtenir des portefeuilles ministériels, parce que cela le mettrait face aux dilemmes et aux contradictions.
Sur un autre plan, l’ancien islamiste a invité le président de la république, Kaïs Saïed, à définir clairement, pour l’opinion, publique ce qu’il compte réaliser à ce stade, estimant que «son insistance à essayer de changer le système politique de l’intérieur a prouvé ses limites avec la constitution actuelle». «Continuer à le faire serait une aventure nocive pour la vie politique et mettrait le pays dans une impasse majeure», s’est-il alarmé.
C. B. Y.
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