Avant d’intégrer le gouvernement Fakhfakh, Habib Kchaou était directeur général de la compagnie pétrolière tuniso-libyenne Joint Oil. En intégrant ce gouvernement, il a quitté ce poste et reçut pour son départ des indemnisations ou, comme on l’appelle dans le jargon, un parachute doré de plus de 100.000 dinars et fut remplacé par Ridha Bouzaouada. Mais quelques mois plus tard, quand le gouvernement Fakhfakh est tombé, M. Bouzaouada a été évincé sans avoir commis aucune faute professionnelle pour céder sa place à qui? À Habib Kchaou.
Habib Kchaou est titulaire d’une maîtrise en gestion du travail de l’Institut national du travail et des études sociales, rattaché à l’Université de Carthage où il a enseigné plus tard. Il devient enseignant dans le même institut. Après la révolution de 2011 et l’avènement des islamistes au pouvoir, son destin bascule et sa carrière connaît un joli coup d’accélérateur, il est nommé conseiller chargé des Affaires sociales après des chefs du gouvernement successifs, Hamadi Jebali, Ali Larayedh et Mehdi Jomaa, avant d’être nommé président du Comité des martyrs et des blessés victimes d’actes terroristes.
Elyes Fakhfakh, sfaxien comme lui, le choisit ensuite pour diriger le département des Affaires sociales. D’ailleurs, lors de la composition du gouvernement Mechichi, un entretien a eu lieu entre ce dernier et Rached Ghannouchi chez Habib Kchaou. Ce dernier est réputé proche à la fois d’Ennahdha et de l’UGTT, la centrale syndicale, les deux principales forces du pays depuis 2011. C’est sans doute pour cela qu’il a été choisi pour diriger Joint Oil et qu’il y a été reconduit après avoir quitté le gouvernement et non pas pour sa connaissance du domaine pétrolier qui n’est pas le sien.
I. B.
Donnez votre avis