Lors de son nouveau passage hier, mardi 15 septembre 2020, sur Shems FM, Rafik Abdessalem, l’ancien ministre des Affaires étrangères, époux de Soumaya Ghannouchi, fille de Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, a étrenné son nouveau look… après s’être coupé les moustaches. Mais ce n’est pas là l’essentiel…
Interrogé sur les accusations, récurrentes dans les déclarations du président Kaïs Saïed, pointant des parties complotant contre la sécurité nationale en s’alliant avec des forces étrangères, parties où beaucoup d’analystes ont cru reconnaître Ennahdha, allié des Frères musulmans la Turquie et du Qatar en Afrique du Nord, Rafik Abdessalem a répondu que «les accusations du président ne concernent pas Ennahdha et son discours est vague et imprécis». «Ennahdha est une force nationale. Elle ne s’est alliée à aucune partie et n’a comploté ni dans les chambres obscures ni dans des chambres éclairées, car elle défend la souveraineté nationale et l’intérêt du pays», a dit Abdessalem, en paraphrasant M. Saïed, toujours prompt à guerroyer contre des ombres, tel un Don Quichotte combattant des moulins à vent.
«Les positions d’Ennahdha sont connue et claires pour tout le monde et pour toutes les générations», a-t-il aussi souligné, en ajoutant, qu’Ennahdha est «une force de modération qui a contribué à l’édification de la vie démocratique et du paysage politique actuel en Tunisie. Toutes les accusations qui lui sont adressées s’insèrent dans les manœuvres politiques visant à nuire à son image».
Reste que ce plaidoyer pro domo ne tient pas la route car les accusations relatives aux liens d’Ennahdha avec les Frères musulmans, la Turquie et le Qatar sont largement documentées, ainsi que ses liens avec les groupes islamistes extrémistes, notamment en Libye, sans parler de l’implication de nombre de ses adeptes dans l’envoi de jihadistes en Syrie et en Irak, et des mystères entourant ses financements obscures, etc.
Au pouvoir en Tunisie depuis 2011, sans discontinuer, Ennahdha est largement responsable de la détérioration de la situation générale dans le pays dans tous les domaines. Le rappeler à ses dirigeants n’est pas un crime de lèse-majesté. Le nier est une preuve de mauvaise foi évidente et les dirigeants islamistes ont la mauvaise foi chevillé au corps et le mensonge est, chez eux, une culture bien enracinée voire une seconde nature.
Imed Bahri
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