A l’issue du conseil ministériel consacré à l’examen de la situation économique et sociale au gouvernorat de Tataouine, qu’il a présidé hier, mercredi 23 septembre 2020, le chef du gouvernement Hichem Mechichi a capitulé devant les saboteurs et hors la loi du sit-in El-Kamour, qui bloquent les activités pétrolières et gazières dans cette région depuis le 16 juillet dernier. D’autres capitulations sont en perspective, alors que la situation économique et financière est au chapitre de la faillite.
Parmi les mesures retenues par le conseil ministériel, l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (Etap), déficitaire et dont les comptes bancaires viennent d’être saisis par le ministère des Finances, doit financer l’Union sportive de Tataouine. Il doit augmenter de 50% sa subvention annuelle à ce club.
C’est à peine croyable : le pays marche sur la tête. Et, surtout, dans le mur.
Bien sûr, 500 emplois fictifs supplémentaires vont être créés dans les nébuleuses sociétés de jardinage et d’environnement que l’Etat oblige les entreprises pétrolières à créer en dépit de tout bon sens économique.
Il va donc falloir encore trouver de l’argent pour payer des salaires pour des travaux non-effectués. Les nouveaux salariés pourront continuer à vivre comme ils le font depuis toujours, grâce à la contrebande avec la Libye. Payés pour faire de la contrebande et détruire ainsi l’économie nationale : il n’y a qu’en Tunisie que l’on peut observer une pareille stupidité.
Commentant ces mesures, hier soir, le porte-parole du sit-in El-Kamour, Tarek Haddad, a déclaré que ses camarades vont les examiner et il ne peut garantir leur accord pour mettre fin au sabotage de la production pétrolière et gazière dans la région. Et vlan ! Réponse du berger à la bergère !
M. Méchichi, qui croit pouvoir acheter la paix sociale dans le pays par ces mesures aussi inefficaces que stupides, se met, en fait, le doigt dans l’œil, car il incite ainsi d’autres saboteurs et d’autres hors-la-loi à couper les routes, à paralyser les chemins de fer et à empêcher le travail des usines dans de nombreuses régions du pays. Il y aura autant de mouvements El-Kamour qu’il y aura d’agitateurs manipulés par des forces politiques. Wait and see…
Imed Bahri
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