Il y a dix ans, le 27 septembre 2010, Cyrine Ben Ali, troisième fille de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali et mariée à l’époque à l’homme d’affaires Marouane Mabrouk – ils ont divorcé entre-temps –, créait Shems FM. Aujourd’hui, la station jaune souffle ses dix bougies.
C’est le 10 août 2010 que le ministre de la Communication au sein du gouvernement Mohamed Ghannouchi, Oussama Romdhani, annonce que Cyrine Ben Ali, fille du président de la république de l’époque, Zine El-Abidine Ben Ali, obtient l’autorisation d’exploiter une radio. Cette dernière est lancée le 27 septembre 2010.
La société-mère Tunisia Broadcasting, d’un capital de 1,5 million de dinars, est dirigée par un conseil d’administration composé de Cyrine Ben Ali, Chakib Nouira, Tahar Bayahi et Fathi Bhoury alors nommé directeur général de la station.
La radio jaune a sans doute enrichi paysage médiatique tunisien d’ailleurs c’est sur ses ondes que l’universitaire en langue et civilisation françaises Meriem Belkadhi a débuté son expérience médiatique. Elle animera une émission culturelle samedi après-midi puis quelques mois après janvier 2011, elle animera la matinale sur l’actualité surtout politique avant de rejoindre Nessma de Nabil Karoui où elle présentera Ness Nessma pour enfin atterrir sur Al Hiwar Ettounsi de Sami Fehri.
Au lendemain de la chute de l’ancien régime en 2011, la station radio sise aux Berges du Lac de Tunis est confisquée et devient propriété de l’État tunisien via Al Karama Holding, société chargée de la session des biens confisquées aux membres de l’ancien régime. Des appels d’offres infructueux se sont multipliés et ont lieu en 2018, 2019 et 2020. En 2019, la famille Bayahi, propriétaire du groupe éponyme, et l’homme d’affaires et ancien président de l’Espérance sportive de Tunis Aziz Zouhir soumissionnent à l’appel d’offres mais en vain.
Shems FM est déficitaire à hauteur de trois millions de dinars et pour un homme d’affaires reprendre une station radio généraliste axée en bonne partie sur la politique le jettera de facto dans le jeu politique où chaque parti ou personnalité qui sera critiqué pourra s’en prendre à lui d’où aussi cette tiédeur des capitalistes tunisiens à l’idée de reprendre la station surtout dans un climat politique très instable où l’on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait.
La radio jaune a dix ans. Malgré les déboires qu’elle a vécus, elle s’est imposée sur le champ médiatique national. On verra de quoi seront faits les dix prochaines années…
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