Les dirigeants islamistes tunisiens doivent comprendre qu’ils ont échoué sur toute la ligne et qu’ils n’ont plus aucune légitimité pour continuer à conduire les affaires de la Tunisie. De toutes les façons, le compte à rebours a déjà commencé et on peut parier qu’ils seront balayés par un vote sanction humiliant lors des élections de 2024.
Par Dr Mondher Azzouzi *
Rached Kheriji plus connu sous le nom de Ghannouchi est sur la scène politique depuis près de cinquante ans dont quarante à la tête de son mouvement, Ennahdha, et dix à la tête de la Tunisie. Il est pratiquement une pièce de musée ou sortie des archives, comme il avait lui-même qualifié l’ancien président Béji Caïd Essebsi. Son mouvement n’a nullement contribué à la révolution populaire de janvier 2011 ayant renversé l’ancien régime et ne peut, de ce fait, revendiquer la moindre légitimité révolutionnaire. On mettra seulement à son actif le fait qu’il était, en cette année 2011, le seul structuré et le seul disposant d’un socle électoral, constitué durant la vingtaine d’années de répression subie sous la dictature de Ben Ali. C’est ce qui lui a d’ailleurs permis de gagner les élections d’octobre 2011 et de prendre le pouvoir grâce à une démocratie en laquelle paradoxalement il n’a jamais vraiment cru. Non seulement il a pris le pouvoir, mais il ne veut plus le lâcher.
De plus, la dépendance d’Ennahdha vis-à-vis de certains Etats étrangers, comme la Turquie et le Qatar est un fait indéniable et documenté. Ce qui, normalement, lui dénie tout droit d’exercer le pouvoir en Tunisie ou d’y participer d’une manière ou d’une autre, la souveraineté nationale étant un principe intangible dont les islamistes font peu cas.
Autre élément accablant pour les islamistes tunisiens : l’enrichissement rapide et inexpliqué de leurs dirigeants. Cette richesse est d’autant plus choquante qu’on n’en connaît pas l’origine et qu’elle contraste avec la dégradation du niveau de vie des Tunisiens.
Quand à la conduite des affaires de l’Etat, les islamistes ont montré une incompétence incommensurable : sous leur règne, on a assisté à une détérioration continue de la situation économique du pays et des conditions de vie des citoyens.
On reproche également au mouvement Ennahdha de n’avoir jamais réussi à se débarrasser de sa gangue religieuse pour devenir un parti civil.
Pour toutes ces raisons et pour d’autres, les Nahdhaouis doivent comprendre qu’ils ont échoué sur toute la ligne et qu’ils n’ont plus aucune légitimité pour continuer à conduire les affaires de l’Etat. Pour avoir passé toutes les épreuves et épuisé toutes leurs cartouches, sans enregistrer le moindre succès, ils doivent impérativement se résigner à céder le pouvoir à d’autres plus à même de corriger leurs erreurs, de relancer la machine économique et de calmer la grogne sociale qui monte dans toutes les couches de la société et toutes les régions. De toutes les façons, le compte à rebours a commencé depuis belle lurette et on peut parier qu’ils seront balayés par un vote sanction humiliant lors des élections de 2024.
* Cardiologue à Lyon.
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