«Nous avons été autorisés à construire ce kiosque après avoir donné 2.000 dinars au maire de Sbeïtla», affirme la famille de Abderrazek Khachnaoui, mort à l’aube du mardi 13 octobre 2020, suite à l’effondrement du toit du kiosque encore en construction, lors de l’exécution de la décision de le démolition, prise par le maire de Sbeitla.
Abderrazek Khachnaoui agent de la mairie âgé d’une cinquantaine d’années dormait dans le kiosque qu’il construisait pour son fils, lorsque les agents de la police municipale l’ont démoli.
Cet ordre de démolition est illégal, affirme le fils du défunt Khachnaoui, tout en affirmant que le kiosque avait été autorisé et que la famille a donné l’argent au maire : «Mon père est un martyr, martyr de la précarité et de la corruption», a-t-il affirmé dans plusieurs interventions médiatiques, notamment ce soir sur Attessia TV, en appelant l’Etat à ouvrir une enquête afin que les vrais responsables paient leurs erreurs.
Rappelons que suite à ce drame, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a annoncé le limogeage du gouverneur de Kasserine, Mohamed Samcha, et du délégué de Sbeïtla, ainsi que du chef du district de sécurité et le chef du poste de la police municipale de cette ville.
Le maire avait quant à lui affirmé ne pas être informé de l’exécution de cette décision de démolition, rejetant la faute sur M. Samcha, or ce dernier, a publié les échanges qui contredisent les déclarations du responsable municipal.
Selon ces échanges et les documents publiés sur les réseaux sociaux, c’est le maire lui-même qui avait demandé l’intervention du gouverneur auprès de la police pour exécuter les décisions de démolition des constructions anarchiques, dont celle ayant causé la mort de Abderrazek Khachnaoui. Il était, par ailleurs, même informé de la date et de l’heure de cette opération…
Y. N.
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